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2020 : doit-on tuer un cobra pour des Mambas ? (Par Dorah Aboubacar Koita) !

Depuis quelques mois le débat public guinéen a pris une forte tension autour de la question liée à une éventuelle nouvelle constitution où un troisième mandat pour l’actuel locataire de Sekhoutoureyah. Dans un tapage qui ne dit pas son nom, nous assistons au jour le jour, à la naissance de mouvements de soutien mais aussi de protestation qui entrainent les citoyens à aussi donner leurs avis, notamment sur les réseaux sociaux, les grains ainsi que les émissions radiophoniques.

Dans un Etat de droit, et d’ailleurs comme partout dans le monde, il y’a rien de plus normal et passionnant que le débat sur la Constitution. Mais 2020, comme je l’avais annoncé dans une mes publications,  nous y sommes déjà. Et en attendant que le clairon électoral ne raisonne, les politiques, sans gène,  se dédisent tout simplement parce qu’ils veulent le pouvoir.  Ce qui n’est pas une mauvaise chose en soit. La politique guinéenne étant ce qu’elle est, la différence entre  mouvance et  l’opposition, n’est pas plus longue que le bout du nez. En d’autre terme, ils sont pratiquement tous pareils.

Un Prétendu « Front » créé de toute pièce avec trompette et tambour par les acteurs politiques, coloré par quelques citoyens et prétendus activistes de la société civile, parait tout simplement ridicule. Car s’arroger le droit circonstanciel de  défendre une Constitution et la violer au même moment au détriment de l’intérêt national, est à la fois illusoire et choquant.

Mais au regard de ces jeux de tintamarres dans le contexte politiques actuel du pays, il me semble important de se poser un certain nombre de questions qui me taraude d’ailleurs la réflexion. Il s’agit entre autres  :

  • Avons-nous tiré les leçons de nos anciennes collaborations avec les politiques de 2007 et 2009 avec les forces Vives ?
  • Ces acteurs politiques qui sont au-devant de ce Front, défendent-t-ils véritablement cette Constitution?
  • Le bas peuple se reconnaît il à ce Front en sa forme actuelle ?
  • Faut-t-il dans le contexe actuel tuer un serpent pour un autre ?

Pour les esprits bien avertis, le cas de la société civile et les acteurs politiques burkinanés dans le combat pour le départ de Blaise Compaoré devrait nous en édifier d’avantage à réfléchir mille fois avant d’entreprendre quoi que ce soit avec cette classe politique. Dominée par le simple désire de s’arroger les moins d’accéder à la magistrature suprême, les acteurs politiques de notre pays ont suffisamment démontré leur caractère opportuniste dans le cadre de la négociation des accords qui n’ont jamais aboutis, violent cette même constitution et sans se soucier de l’impact que cela pourrait avoir sur les populations.

D’ailleurs, le cas le plus flagrant et qui devrait nous donner matière à réfléchir,  est leur retour sans débat à une assemblée nationale déjà périmée.  Ont-ils écouté la société civile ? Nulle part, ces monsieurs se faisant passer pour des démocrates et défenseurs du Peuple , ne se sont mobilisés pour défendre la cause des guinéens confrontés à des difficultés particulières.

Qu’on soit activiste de la société civil, simple citoyen,  partisans ou sympathisant, le patriotisme collectif pour l’intérêt supérieur de la nation, nous exige tant bien que mal une dose de conscience de cohésion sociale. Mais ce qui est  malheureux, est que tous ces acteurs politiques veulent nous faire tomber dans un piège profond en nous faisant croire que l’alternance de 2020 se limite à la personne d’Alpha Condé.

Je dis Non. 2020 est un tournant décisif pour l’avenir de notre cher pays la Guinée que nous avons en commun. 2020, dépasse de loin la seule question d’Alpha CONDÉ.  A mon humble avis, ce vent de l’alternance, s’il doit souffler, devrait partir avec tout ce groupuscule d’anciens dignitaires transformé en leaders politiques pour une raison plus simple : la continuité dans la pauvreté et la corruption.

Il serait ainsi important et dans le souci de ne pas rater alors ce tournant historique, que nous préconisions des mesures sûres et durables dans le temps, afin de démanteler et éradiquer   complètement ce système mafieux.  Nous devons nous débarrasser de cette élite politique vieillissante et irresponsable.

Une classe politique qui a failli, qui a usé de son génie pour créer l’échec collectif dont nous subissons les affres et qui a épuisé son contenu historique. Une classe politique dont les actions sont constamment en déphasage avec les aspirations du peuple.

Ces partis Politiques doivent  savoir que le peuple est désormais décidé à s’approprier de son destin en se passant d’eux . Car ils sont à la base de tous nos problèmes de cohésion sociale. Toutes les divisions au sein des populations d’une même ville, d’un village et entre des communautés liées par des liens séculaires fraternels  d’une même localité sont à mettre à l’actif des acteurs politiques.

Plutôt que de cultiver la cohésion sociale, la politique en Guinée a surtout brillé par sa capacité destructrice au péril du bien commun.

Au lieu d’adopter une vraie posture d’opposition politique donc intellectuelle et idéologique, elle se pavane dans des actions de « destruction massive » à tel enseigne qu’elle ne propose rien d’extraordinaire que la manipulation, le mensonge, les combines et la violence.

Devant l’argent et les privilèges, la Mouvance et l’opposition sont partenaires et se partagent le butin au grand dam des pauvres citoyens. Les acteurs politiques au-delà des Discours vivent des mêmes principes. C’est-à-dire, s’opposer pour plaire, prendre quand il le faut et diviser les citoyens pour exister.

La Guinée de demain se construira finalement avec une nouvelle race de politiciens qui ont au moins l’intérêt général et le bien Commun comme principe de gouvernance. Les politiciens de la vieille lune cadavérisant ont désormais leur place au cimetière du souvenir.

2020, ENSEMBLE MOBILISONS NOUS POUR L’ALTERNANCE, MAIS UNE ALTERNANCE TOTALE ET ACHEVÉE.

 

Dorah Aboubacar KOITA

Juriste et Activiste de la Société Civile Guinéenne

aboukoita@gmail.com

00224 – 628 02 02 09

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