Le chef de file de l’opposition malienne, Soumaïla Cissé, a été investi, le samedi 12 mai, par son parti, l’Union pour la république et la démocratie (l’URD) et la plateforme « Ensemble, restaurons l’espoir », réunissant une trentaine de partis et plus de 200 associations, comme candidat au scrutin présidentiel du 29 juillet au Mali.
Cette cérémonie d’investiture s’est déroulée dans un Stade du 26 mars de Bamako plein à craquer. Plus de 60 000 personnes, selon la presse locale, 80 000 selon les organisateurs. Deux invités étaient au rendez-vous : le principal opposant guinéen, Cellou Dalein Diallo, et le chef de l’opposition du Burkina Faso, Zéphirin Diabré.
Dans un entretien téléphonique, le candidat investi s’est engagé, une fois élu, à faire de sa présidence un quinquennat de réformes et de refondation de l’État malien.
« Je n’appelle pas à un vote-sanction contre quelqu’un. J’appelle plutôt à voter pour moi », a-t-il martelé au bout du téléphone, ajoutant que ses chances sont très grandes.
Malheureux finaliste lors du précédent présidentiel de 2012, Soumaila Cissé entend détrôner le président sortant, Ibrahima Boubakar Keita (IBK), du palais Koulouba pour, dit-il, ramener la paix, réaliser la réconciliation nationale et refonder l’État et son armée.
« En cinq ans, nous allons rétablir la sécurité, pacifier le pays, du Nord au Centre, et instaurer un véritable dialogue entre les différentes communautés pour qu’elles puissent de nouveau vivre en harmonie », a-t-il annoncé à ses partisans au grand stade de Bamako.
« Je m’engage à être exemplaire. Ma famille sera tenue à l’écart de la gestion de l’État : aucun de mes enfants, ne sera ni ministre ni député, aucun de mes neveux ne sera ministre. Je vous le promets ! En conformité avec l’article 37 de la Constitution, je procéderai, devant la Cour Suprême, à la déclaration publique de mes biens dès mon entrée en fonction », a-t-il encore promis aux électeurs.
« À tous les déçus du pouvoir actuel, je tends la main ! À vous, mes compagnons de route avec qui nous avons choisi de cheminer par amour du pays pour l’alternance et le changement qualitatif, je prends la main. Ensemble, nous avancerons sans faillir à nos idéaux dans l’honneur et la dignité », a conclu le candidat de l’URD sous les ovations du public.
Parlant de la présence de son ami, Cellou Dalein Diallo,au grand stade de Bamako, le candidat de l’opposition malienne n’est pas du tout surpris, tant leurs destins sont liés.
« On se connaît depuis très longtemps. Nous avons fait ensemble la route Kankan- Kourémalé- Bamako. Il était ministre des travaux publics et moi aussi. Ensuite, nous l’avons inauguré ensemble, lui en tant que premier ministre et moi, président de la commission de l’UMOA. Donc, on a des destins croisés, des destins liés », soutient-il.
Prochainement, l’intégralité de l’interview avec le principal challenger du président IBK.