Le gouvernement guinéen a fini par mettre en pratique sa décision d’augmenter le prix du litre d’essence à la pompe. Dans son communiqué en date du 30 juillet dernier lu sur la télévision nationale nationale, le gouvernement passe désormais de 8000 à 10 000 GNF pour le litre d’essence à la pompe.
Depuis quelques mois, le gouvernement guinéen entretnait le polémique autour d’une éventuelle augmentation obligatoire du prix du litre d’essence à la pompe. Il faut dire c’est désormais chose faite, puisque malgré les multiples menaces et mise en gardes, notamment des organisations de la société civile et du mouvement syndical, cette polémique s’est matérialisée contre toute attente. Dans ce communiqué, cette augmentation rentre en vigueur à partir du 1er août 2018.
Depuis cette annonce, l’inquiétude semble s’emparer de la réflexion du commun des guinéens qui craint une répercussion de cette augmentation sur le train de vie des populations qui tirent le diable par la queue à cause de la cherté du panier de la ménagère. Mais face à cette situation, les réactions n’ont pas tardé de se faire attendre au niveau des acteurs sociaux du pays. aussitôt annoncée, le mouvement syndical guinéen a qualifié cette décision »d’unilatérale » qui ignore les conditions de vie de la classe ouvrière guinéenne.
du côté de la société civile, le réseau Convergence des jeunes et leaders pour la paix et la démocratie (COJELPAID), en réunion d’urgence, est aussi monté au créneau pour exprimer entre autre son compréhension totale face aux efforts dits « macro économiques » annoncés inlassablement par le gouvernement sans aucun effet sur l’amélioration des conditions de vie des populations, ainsi que l’absence de visibilité réelle sur la gestion des recettes minières, commerciales, téléphoniques et immobilières. Appelant à la conjugaison des efforts face à cette situation, cette organisation de la société civile a déploré le fait que les accords entre le gouvernement et le mouvement syndical sur le prix du carburant n’impact point, de manière positive sur le quotidien du guinéen moins.
En attendant les vagues de réactions et d’indignations, cette augmentation risque de donner lieu à une nouvelle crise sociale dans le pays. Car en dépit de la baisse répétée du prix du baril sur le marché international durant les années antérieurs, le gouvernement n’a pas daigné diminuer un seul centime sur le litre du carburant. le Président de la République, le professeur Alpha Condé, se soumettant aux recommandations du Fond monétaire international (FMI), avait d’ailleurs été catégorique sur la question. le gouvernement va-t-il céder à la pression? attendons de voir.
Djaka Fofana