Mesdames et Messieurs les différents panélistes,
Distingués invités,
Chers participants,
Je suis particulièrement heureux de me retrouver sur cette belle île de Rhodes, dans un cadre et un pays, la Grèce, aussi accueillants. Je voudrais tout d’abord remercier les organisateurs, qui, depuis plus d’une quinzaine d’années, ne ménagent aucun effort pour faire du dialogue entre les civilisations une réalité. Les contraintes d’agenda du Président de la République ne lui ont pas permis d’être des nôtres aujourd’hui, alors même qu’il aurait tant souhaité partager avec vous sa vision et son ambition pour un développement harmonieux de l’Afrique.
Mesdames et Messieurs,
Chers invités,
L’Afrique est aujourd’hui à la croisée des chemins. Le continent a enregistré de nombreux succès : la stabilité politique et l’Etat de droit y connaissent une très nette amélioration, en dépit de situations encore critiques dans un certain nombre de pays africains. Le Center for Systemic Peace relève que, entre 1998 et 2014, l’Afrique a amélioré sa performance dans son classement sur les risques de conflits, passant de 55 à 30 points. Globalement, l’Afrique sub-saharienne est à présent pacifiée. Les élections y débouchent de moins en moins sur des troubles sociaux d’ampleur. Des problèmes de gouvernance, en particulier la corruption, y sont toujours présents, mais avec moins d’acuité qu’on pouvait observer dans les années 1980 ou 1990. Aussi, les maladies qui, longtemps sur le continent, ont affecté l’espérance de vie et la productivité perdent du terrain. Je pense au VIH, mais également au paludisme. Ainsi, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) donne le témoignage par exemple que « seulement » 395 000 personnes sont décédées du paludisme en Afrique en 2015, contre 764 000 en 2000. Mais les succès de l’Afrique ne sont pas que politiques et sociaux. Ils sont aussi, et peut-être surtout, économiques. Les économies africaines ont fait preuve d’un remarquable dynamisme au cours des deux dernières décennies. Aujourd’hui, six des dix économies les plus performantes au monde sont africaines[1]. L’Afrique est aujourd’hui, pour reprendre l’expression du magazine britannique The Economist, une opportunité, avec 1,2 milliard d’habitants projetés en 2020, qui devient de plus en plus une réalité tangible. Les africains sont de mieux en mieux éduqués : le niveau d’alphabétisation chez les jeunes dépasse les 70%. Ils sont également de moins en moins pauvres : en Afrique sub-saharienne, selon la Banque mondiale, la part des individus vivant avec moins de 1.90 $ par jour est passée de 56% en 1990 à 35% en 2015. Mesdames et messieurs, Chers invités, Si, pour nombre de pays riches en ressources naturelles comme le Nigeria ou la Guinée, l’évolution favorable des marchés internationaux a joué un rôle important, le dynamisme économique du continent dépasse le seul cadre des ressources naturelles. Les nouvelles technologies se diffusent sur le continent à un rythme impressionnant : 720 millions d’africains disposent d’un téléphone mobile et 52 millions ont un compte Facebook. Selon les estimations du cabinet McKinsey, le numérique pourrait accroître le PIB de l’Afrique de 300 millions de dollars par an d’ici 2025. Le Sénégal et le Kenya, sont devenus de véritables leaders numériques, considérant la part de l’économie numérique dans leur PIB, autour de 3,3%, soit un niveau comparable à celui de l’Allemagne ou la France. Au Kenya, le système de paiement par téléphonie mobile, M-Pesa, a accéléré l’inclusion financière et permis ainsi de sortir d’innombrables individus de l’extrême pauvreté.
Mesdames et Messieurs,
Distingués invités,
Force est cependant de constater que, en dépit des évolutions remarquables que je viens d’évoquer, il reste encore un long chemin à parcourir à l’Afrique pour créer les conditions d’un développement harmonieux. Le continent doit encore relever de nombreux défis, économiques et politiques, sociaux, mais également de gouvernance. Pour souligner ces priorités et mieux mettre en lumière les problématiques, vous me permettrez de mettre ici l’accent sur la Guinée, mon pays. La Guinée, comme vous le savez, est un pays riche en ressources naturelles. Pour ne citer que quelques exemples, le pays est un acteur de premier plan dans la production de bauxite, avec une production de 40 millions de tonnes par an ; le pays dispose de plus de 6 millions d’hectares de terres arables, dont seulement le tiers est en exploitation. La plus importante réserve de fer non encore exploitée, Simandou, se trouve en Guinée. Le pays dispose d’un potentiel hydroélectrique de 6000 Mégawatts, dont moins de 1000 MW sont exploités. Depuis l’élection, en 2010, du Président Alpha Condé, la Guinée a engrangé de réels succès économiques. L’attractivité économique du pays a été en particulier renforcée. Nous avons ainsi pu, en septembre 2017, signer un partenariat stratégique avec la Chine, qui a permis à la Guinée une ligne de crédit de 21 milliards de dollars US. Aussi, en Novembre dernier à Paris, à l’issue du groupe consultatif, les partenaires techniques et financiers de la Guinée se sont engagés à l’accompagner dans le financement de son plan national de développement économique et social (PNDES) à hauteur de 20 milliards USD.
Mesdames et Messieurs,
Chers invités,
Pour la Guinée comme pour la plupart des Etats africains, les effets des succès économiques enregistrés tardent à se traduire par une amélioration significative des conditions sociales des populations. L’un des plus grands défis de l’Afrique aujourd’hui est de prêter à la problématique de l’inclusion économique une attention particulière. Les populations africaines, jeunes et connectées, sont devenues plus exigeantes. Car l’Afrique a changé, les africains ont changé. La mise en place de mécanismes destinés à opérer un meilleur partage de la prospérité économique est devenue un impératif économique, politique et social. Nous, gouvernants africains, avons conscience que la condition principale d’un développement harmonieux du contient réside aujourd’hui dans la réduction de la pauvreté, à travers la mise en place de mécanismes solides de partage de la croissance. Les expériences du Rwanda et de l’Ethiopie attestent de l’efficacité économique et sociale de la politique visée, avec des sommes modiques, mais déterminantes dans la lutte contre la pauvreté. Le Rwanda, par exemple, a réduit de 12 points, entre 2006 et 2011, le taux de pauvreté, passant ainsi de 57% à 45% de la population.
Mesdames et messieurs,
Chers invités,
Dans ma déclaration de politique générale, en juin dernier, j’annonçais aux députés guinéens que le partage de la prospérité serait la clé de voûte de l’action économique gouvernementale. Nombre de pays riches en ressources minières dépensent moins de 0.5% de leur PIB en programmes d’inclusion économique et sociale. Les financements orientés vers de telles politiques ne représentent que 0,1% du PIB de la Guinée, ce qui est très en dessous de la moyenne sous-régionale de 2,5% de PIB. Et il s’agit, pour la plupart, de financements externes, notamment de la Banque mondiale. Ce sera l’un de nos objectifs prioritaires pour un développement harmonieux. Notre ambition est d’y consentir un effort financier d’au moins 2% de PIB à partir de 2020. D’ici 2025, l’objectif serait d’atteindre 4% de PIB, orientés vers les 40% les plus pauvres de la population. La problématique qui se pose ainsi pour les pays dotés de ressources naturelles est celle d’un meilleur partage de la rente minière. Les verrous juridiques contenus dans la plupart des contrats miniers obèrent souvent les perspectives pour les pays miniers africains de disposer de ressources financières appréciables. Il est devenu impératif qu’un lien clair existe entre le dynamisme minier de nos pays et la réduction effective de la pauvreté.
Mesdames et Messieurs,
Chers invités,
L’autre grande priorité pour un développement harmonieux de l’Afrique concerne l’agriculture, dont le décollage est indispensable à la transformation économique du continent. Le secteur agricole occupe 60% de la population active africaine. Mais la valeur ajoutée de l’agriculture, environ 25% du PIB continental, reste faible. La dépendance aux importations de produits alimentaires reste très élevée, avec un déficit de la balance commerciale agricole de 35 milliards USD. Selon les données de la FAO, plus de 232 millions de personnes sont encore en situation de sous-alimentation en Afrique. La faible productivité du secteur, notamment pour ce qui concerne la mécanisation et le recours aux engrais, est la principale explication à ce niveau de performance. Peu de processus de transformation de la récolte, qui est pourtant le segment le plus rentable, a lieu sur place. A titre d’exemple, la Côte d’Ivoire, premier producteur de cacao au monde, n’a disposé d’une usine de transformation de la fève de cacao (en chocolat) que depuis 2015. Les pertes de récolte, en raison des difficultés, pour les agriculteurs, d’accéder aux marchés de commercialisation, sont une autre explication. Selon la Banque mondiale, entre 10 et 40% de la production agricole africaine est perdue chaque année, du fait du manque d’infrastructures de stockage et de transport. L’Afrique dispose pourtant de considérables potentialités dans le domaine de l’agriculture. En particulier, 60% des terres arables non encore exploitées, soit plus de 200 millions d’hectares, sont situées en Afrique. Sa population, jeune et urbaine, dont les préférences alimentaires évoluent, en fait par ailleurs un marché prometteur pour l’agro-business, estimé à 100 Mds $ par an à l’horizon 2025. Selon les estimations du McKinsey Global Institute, les retombées économiques d’un développement de l’agriculture africaine seraient considérables (plus de 800 milliards USD par an d’ici 2025). Faire le pari de l’agriculture, dont les marchés sont moins volatils que ceux des minerais, permettrait d’impulser la nécessaire diversification des économies africaines et une conduite de leurs politiques économiques dans des conditions plus efficientes. C’est le pari que vient de faire la Guinée. Notre projet de budget pour l’année 2019 vise à inscrire résolument le pays dans une logique de diversification et d’inclusion, à travers une réorientation significative des moyens financiers de l’Etat, pour investir dans la santé, l’éducation, mais aussi l’agriculture.
Mesdames et messieurs,
Distingués invités,
J’insiste sur la question agricole, qui est, il me semble, la priorité des priorités pour l’Afrique. Outre la forte vulnérabilité des économies africaines aux fluctuations des cours des matières premières, et le défi que constitue le changement climatique, il convient d’avoir à l’esprit que l’Afrique fait face à une forte pression démographique. Selon les prévisions de l’ONU, la population du continent serait de 4,4 milliards d’habitants en 2100, contre 1,2 milliard actuellement. Si ces prévisions s’avéraient justes, l’Afrique abriterait alors 39% de la population mondiale en 2100 et aussi cinq des dix pays les plus peuplés de la planète[2]. L’alimentation d’une telle population constituerait certainement un défi, considérant que plus de 232 millions d’africains sont déjà en situation de sous-alimentation, mais elle représenterait aussi une formidable opportunité d’investissement et de marché. Pour impulser une véritable dynamique de transformation de l’agriculture en Afrique, la Banque africaine de développement estime le niveau des investissements requis entre 315 milliards USD et 400 milliards USD sur les dix prochaines années, soit un objectif annuel de 32 milliards USD à 40 milliards USD. Ce niveau d’investissement n’est pas irréaliste. L’Asie de l’Est a été capable de sortir 400 millions d’individus de la pauvreté en l’espace de 10 ans en investissant massivement dans l’agriculture, tandis que les investissements dans le secteur agricole africain n’ont été que d’un niveau annuel de 9 milliards USD, selon les dernières données disponibles.
Mesdames et messieurs,
Chers participants,
Le troisième grand défi pour le développement harmonieux de l’Afrique concerne la question des infrastructures, dont le financement est un enjeu continental majeur. Les besoins de l’Afrique en infrastructures concernent l’ensemble des secteurs de l’économie, en particulier l’énergie, les routes, les télécommunications et le management des ressources en eau. La Banque mondiale estime à 93 Mds$ par an les besoins de l’Afrique pour le financement de ses infrastructures, alors même que les financements actuellement mobilisés s’élèvent à 43 Mds$, soit un gap annuel de 50 Mds$. Ce gap financier affecte le potentiel de croissance économique du continent, et constitue un frein au développement. Mais nous commençons à fixer cette priorité, en amplifiant, un peu partout sur le continent, le recours aux partenariats public-privé (PPP), dont la justification réside dans ce qu’il apporte une réponse appropriée à l’insuffisance des ressources d’investissement public et de l’aide publique au développement. Je me dois d’insister ici sur l’ambition africaine d’une croissance inclusive, que j’évoquais en début d’intervention. La réalisation d’une telle ambition appelle une transformation de la structure même des systèmes productifs du continent, ce qui, dans le contexte spécifique de l’Afrique, ne saurait faire l’économie d’un investissement massif dans les infrastructures. Quand on parle d’infrastructure, la priorité des priorités pour l’Afrique concerne le secteur de l’énergie. Le potentiel énergétique de l’Afrique reste largement inexploité. Seules 7% des capacités hydroélectriques et moins de 1% des capacités géothermiques africaines sont en exploitation. L’Afrique a le plus faible niveau d’électrification au monde, avec seulement un tiers de la population ayant un accès régulier à l’électricité. L’Espagne à elle seule produit plus d’électricité que toute l’Afrique sub-saharienne, en excluant l’Afrique du Sud. Aucun développement harmonieux ne sera possible en Afrique, si on ne traite pas la question énergétique. Et seule une coopération internationale, bilatérale et multilatérale, et un recours accru aux IDE, permettront de véritablement avancer sur le sujet. De très nombreuses initiatives existent pour apporter des solutions optimales à la problématique énergétique. La Guinée, depuis 2010, y prête une attention particulière. Plus de 2 milliards USD ont été investis dans l’augmentation des capacités énergétiques nationales, qui devraient passer de 275 MGW avant 2010 à 1000 MGW en 2020.
Mesdames et messieurs,
Chers invités,
Le quatrième grand défi pour un développement harmonieux de l’Afrique, peut-être le plus important de tous, c’est la gouvernance. Il ne saurait y avoir de développement dans l’harmonie, si nous n’apportons pas d’améliorations substantielles à la gouvernance politique, économique, et financière. Daron Acemoglu et James Robinson, professeurs au MIT et à Harvard, ont expliqué dans un ouvrage pleins d’enseignements, pourquoi les nations échouent (Why Nations Fail). Leur réponse à cette question, que je partage, est simple : les institutions, c’est-à-dire le défaut ou la faiblesse d’institutions viables. En effet, le succès ou l’échec des politiques de développement repose sur la solidité ou la fragilité des institutions. L’enjeu pour l’Afrique n’est pas de copier un modèle en particulier. Mais de s’appuyer sur les meilleures pratiques politiques, économiques, financières et administratives prouvées, pour faire émerger le modèle le plus pertinent. Tout d’abord, la gouvernance suppose la consolidation de l’Etat de droit en Afrique, la sauvegarde des droits et libertés, y compris les droits de propriété, de même que la préservation de l’ordre et de la tranquillité publics. Le développement dans l’harmonie est indissociable de la garantie d’une certaine stabilité. L’harmonie suppose aussi de renforcer la légitimité de l’action publique. L’onction du suffrage universel ne suffit plus à conférer aux gouvernants la pleine légitimité. Le temps long des élections a été supplanté par le temps court des réseaux sociaux. La comptabilité de la conduite des affaires publiques est tenue quotidiennement par les internautes et les journalistes.
Mesdames et Messieurs,
Distingués invités,
Un exercice harmonieux du pouvoir nécessite de donner aux populations africaines le sentiment d’un partage des efforts. Du point de vue de la gouvernance, cela suppose en particulier de lutter efficacement contre la corruption, pour éviter que ce phénomène ne prenne dans nos pays une sophistication industrielle. Le dialogue et la coopération internationale permettent de réaliser des avancées notables sur cette question, tout comme sur d’autres aussi importantes que la paix et la sécurité internationale. A ce titre, cette 16ème édition du forum de Rhodes dont le thème porte sur le multilatéralisme m’offre une opportunité pour dire tout le prix que mon pays attache à cette forme de relations internationales, qui a à son actif de remarquables avancées. Il n’est pas superflu de noter que la coopération multilatérale, à travers le système des Nations unies, a permis de préserver l’humanité d’une nouvelle guerre à dimension mondiale. Elle a également favorisé l’intégration des économies, la promotion des échanges internationaux à travers l’OMC, ainsi que l’adoption d’importants agendas comme les objectifs de développement durable (ODD) ou encore l’Accord de Paris sur le Climat, en dépit de certaines hésitations. Toutefois, ces résultats incontestables ne doivent pas éclipser les menaces qui pèsent sur le système multilatéral et les failles qui obèrent son efficacité. Il est évident que l’ordre mondial impose une évolution de la coopération internationale. Le multilatéralisme que l’Union africaine s’emploie à promouvoir se veut un système rénové, plus juste et plus équitable, mutuellement bénéfique mais surtout respectueux de l’identité et des valeurs africaines. Un tel système s’appuierait naturellement sur le principe de subsidiarité, la division des responsabilités sur la base des avantages comparatifs et la complémentarité. Nous ne nous faisons pas d’illusion, l’avènement d’un tel système exige un certain nombre de conditions. La première est incontestablement la nécessité pour l’Afrique de parler d’une même voix, d’harmoniser les positions des Etats membres et de mutualiser les ressources, en vue de mieux influencer les affaires du monde. Durant son mandat de président en exercice de l’Union africaine, le Président Alpha Condé a œuvré en ce sens, en initiant la désignation des chefs d’Etat pour suivre des thématiques spécifiques et porter la voix du continent sur la scène internationale. Une autre condition est la nécessaire réforme de l’Union africaine, pour lui permettre d’accroître ses capacités d’intervention afin de répondre aux défis de la paix et de la sécurité du continent. Des progrès significatifs sont également en cours avec notamment l’adoption d’une taxe de 0.2% sur les importations dont les bénéfices devraient permettre à l’Organisation de se prendre en charge et de supporter à hauteur de 25% les charges liées aux opérations de maintien de la paix sur le continent.
Mesdames et Messieurs,
Distingués invités,
Au niveau global, il est indéniable que les Nations unies ont doté le monde d’un instrument appréciable, en la forme d’un forum où tous les peuples peuvent se concerter, dialoguer et réfléchir ensemble aux moyens d’assurer la sécurité et la paix, défendre la liberté, lutter pour la justice sociale et le développement. Cet instrument appelle aujourd’hui des évolutions. Il n’est pas compréhensible que l’Afrique, qui représente la 3ème puissance démographique du monde, soit encore absente au sein du Conseil de sécurité, qui a la responsabilité du maintien de la paix et de la sécurité internationale, et dont l’agenda est pourtant occupé à près de 70% par des questions africaines. L’importance démographique, politique et économique de l’Afrique devrait à présent être prise en compte. C’est une question d’équité, mais également de justice. La demande de l’Afrique est d’obtenir deux sièges permanents et autant de sièges non permanents au sein du Conseil de sécurité. Cette aspiration est légitime pour rendre l’ONU plus démocratique, plus transparente et plus représentative. En attendant la concrétisation de cet idéal, l’établissement d’un cadre formel de partenariat entre les Nations unies et l’Union africaine, pour renforcer les efforts conjoints de promotion de la paix, de la sécurité et la stabilité sur le continent africain, semble être une piste crédible. Il serait indiqué par exemple que la contribution de l’ONU pour appuyer l’Union africaine dans l’imposition et le maintien de la paix se fasse sur la base d’un budget prévisionnel.
Mesdames et Messieurs,
Distingués invités et chers participants,
L’ensemble des priorités que je viens de relever pour un développement harmonieux de l’Afrique indique en filigrane un seul et même message : l’Afrique a besoin du monde, et le monde a besoin de l’Afrique, pour la construction d’un multilatéralisme inclusif et fécond, qui soit le creuset d’un véritable dialogue des civilisations. Je puis vous assurer, en mon nom et en celui du Président de la République de Guinée, que notre pays, aujourd’hui comme par le passé, continuera d’apporter sa contribution au dialogue entre les nations.
Je vous remercie. Ibrahima Kassory Fofana Premier Ministre, Chef du Gouvernement
Transmis par la Cellule de Communication du Gouvernement
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