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GUINEE/Marche interdite des femmes de l’opposition républicaine

Elles étaient bien décidées à passer outre l’interdiction à elles signifiée par les autorités. Mais les femmes de l’opposition n’ont pas pu aller au bout de leur démarche. Parties de la mosquée Fayçal, elles n’ont pu franchir l’autoroute Fidel Castro pour rejoindre le ministère de la Sécurité, destination ultime de leur manifestation.

Le déploiement policier ne leur a laissé aucune chance. Elles entendaient dénoncer les tueries dont sont victimes les militants de l’opposition au gré des manifestations ainsi que l’impunité qui, selon elles, est réservée à ceux qui se rendent coupables de ces meurtres.

Tout au début de leur marche, arborant des pagnes ou des foulards rouges, elles scandaient, entre autres slogans : « Justice pour nos morts’’, ‘’A bas l’impunité’’, ‘’Sans justice, pas de paix ».

Les mêmes revendications étaient gravées sur les pancartes et banderoles qu’elles tenaient à bout de bras. Dans la foulée, une d’entre elle laisse même éclater son exaspération

Nous sommes fatiguées qu’on tue nos enfants, on en a marre ! C’est pour dénoncer cette impunité que nous sommes en train de marcher. Les forces de l’ordre sont décidées à nous empêcher mais on a pu marcher et on ira jusqu’au bout. Il faut que les tueries cessent

Pour sa part, l’honorable Mariama Tata Bah de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) promet, en ce moment-là que le déploiement des forces de l’ordre n’aura pas raison de la détermination des femmes. « Les forces de l’ordre nous barrent la route parce que c’est ce qu’elles peuvent faire. Mais on va marcher, on ira jusqu’au ministère de la sécurité et livrer notre message. On réclame justice pour nos enfants tués. Le ministre de la sécurité nous dit que ces hommes n’ont que des armes conventionnelles avec eux alors qu’on a une dizaine de blessés par balles et des morts. Qui les ont tués », s’interroge-t-elle.

Mais au bout de quelques minutes, Hadja Maïmouna Bah Diallo, présidente du comité national des femmes de l’UFDG, se rend à l’évidence. L’attitude du ministre de la Sécurité, elle assimile à un manque de courage:

Nous avons voulu manifester aujourd’hui pour marquer notre ras-le-bol, aller rencontrer le ministre de la Sécurité pour lui dire qu’on en a marre qu’on tue nos enfants dans les rues de Conakry. Malheureusement, le ministre de la Sécurité n’a pas eu le courage de nous recevoir, il n’a pas eu le courage d’assumer. Or, quand on est ministre, qu’on pose des actes, on assume… Mais nous prenons l’opinion nationale et internationale à témoin, ils nous ont empêchées d’arriver chez lui mais ce n’est que partie remise Nous allons dérouler notre programme de la semaine prochaine parce que nous n’allons plus nous arrêter jusqu’à ce que ce fléau soit éradiqué en Guinée. Car il est pire qu’Ebola avec 98 voire 100 morts (si on prend en compte ceux de l’intérieur du pays). Je crois que pour toute personne normale et consciente, trop c’est trop. Nous en avons marre et nous allons continuer la lutte jusqu’à la victoire.

A rappeler que la marche (sur la distance qu’elles ont pu parcourir) en tant que telle n’a connu aucun incident.

In LeDjely

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