Chers Guinéens;
Chers jeunes;
Chers collègues
Il y a très longtemps que je souhaitais m’adresser à vous par l’entremise d’une lettre, mais ce fut un report sans cesse par crainte qu’une telle initiative ne vous semble prétentieuse ou que vous ne la jugez de “ringarde” ; sans parler de ceux qui pourraient y voir l’œuvre d’un “gourou” souhaitant attirer l’attention. Cependant, je m’attèle à un adage qui me sort de ce cachot d’avoir peur d’être mal jugé, cet adage stipule que : «la peur n’évite pas le danger »
À cet effet, j’ai trouvé utile qu’il fallait avoir le courage de dire ses opinions, même si cela peut courir à des risques notamment d’être à la risée des personnes qui ne comprendront pas le mobile de ta communication, et du changement que cela pourrait apporter. Le mieux est de jouir de sa liberté d’expression, pour se débarrasser du mal qui fourmille en soi.
En partant de ce fait, J’ai donc décidé d’écrire cette lettre pour vous faire part de mon inquiétude face à la situation que traverse notre pays. Bien entendu que mon intention n’est en aucun cas d’effrayer de la moindre polémique, mais, peut-être d’amener les uns et les autres à réfléchir sur l’avenir de notre pays.
Au premier abord, je voudrais dire comme beaucoup de personnes le savent déjà, que la jeunesse est à la marge de toutes les décisions de nos gouvernants: son employabilité surtout qui est bafouée dans toute sa mesure ce qui n’a rien d’original en soi, d’autant que peu de personnes oseraient prétendre ou avouer le contraire. Cela étant, je n’ai jamais opté pour une transition de génération complète qui constitue pour moi une forme de démagogie et un aveu de “vieillisme” qui pourtant, peut servir d’expérience pour la jeunesse. Bien que je suis jeune par âge et par esprit et que je m’emploie à conserver mon âme de jeunesse pour la mettre au service de la nation plus particulièrement à celui de mes frères et sœurs jeunes qui en ont ardemment besoin. Pour moi, cette lutte est une lutte qui devrait être plus au moins modéré puisque les jeunes peuvent acquérir de la connaissance dans l’expérience des anciens. Aussi bien qu’il en soit ainsi, cette lutte est essentielle dans ma vie, et, tout comme beaucoup d’autres jeunes qui s’activent pour la même cause.
Si j’accorde un accent particulier à cette lutte c’est parce que, comme la plupart des jeunes, j’adhère au principe de la réincarnation, de rajeunissement et de transition quasi-générationnelle.
C’est pourquoi, à travers cette lettre, je voudrais demander aux jeunes de revoir le rapport qui les lie aux dirigeants qui, selon les propos ne travaillent que pour les jeunes mais en vérité ne les utilisent que pour appât, car, il n y a absolument pas de concrétisation sur le terrain au profit des jeunes qui sont chaque fois cités dans leurs discours.
De mon avis, Aimer les jeunes c’est avoir de l’empathie pour eux, ce qui suppose d’être à leur écoute et de vouloir leur bonheur, de préférence avec eux et non contre eux. Tel doit être le cas de ceux qui prétendent toujours aimer les jeunes. En un mot ils doivent leur préparer à prendre la relève. Je ne veux pas dire ici que j’approuve ou apprécie tout ce que les jeunes disent et font. A cet effet, sans vouloir jouer sur les mots, il me semble préférable d’aimer plutôt les jeunes que la jeunesse.
En effet, nombreux de nos dirigeants disent aimer les jeunes, alors qu’en réalité, ils n’aiment pas les jeunes mais plutôt l’exploitation politique qu’ils font de ces jeunes dans le seul but de satisfaire leurs besoins (gagner un poste, une promotion, le pouvoir ou de l’argent…), qui ne profitent en rien aux jeunes. Cela étant, il est impérative pour tous les jeunes qui ont eu la chance aujourd’hui d’affirmer un leadership dans la jeunesse, d’en éprouver un certains amour à ceux qui tardent à sortir de cette léthargie qui continue de ronger la majeur partie des jeunes de notre pays.
Mes chers frères et sœurs jeunes, aujourd’hui la couche juvénile est tellement ambiguë qu’on n’arrive pas à cerner réellement qui est jeune et qui ne l’est pas. Car même ceux qui ne sont pas de cette couche se déclarent jeunes pour nous faire croire qu’ils se battent pour nous. C’est pour dire à ces “jeunistes” qui ont tendance à faire croire qu’ils sont jeunes aux yeux des autres, cela est une pratique qui pollue notre couche.
Parlant des jeunes, je m’adresse à ces milliers de femmes et hommes qui ont l’âge variant entre 15 et 35ans à fortiori 5ans de plus 40ans.
Ayant l’occasion d’intégrer le paysage politique de notre pays dans cette tranche d’âge et connaissant le commencement et l’aboutissement de beaucoup d’activités et décisions politiques comme beaucoup d’autres jeunes qui se battent dans l’ombre et ceux qui sont déjà sous les projecteurs, je voudrais d’abord dire à mes frères et sœurs jeunes combien de fois je suis triste de constater que la très grande majorité des jeunes se laissent aller dans la manipulation, dans la facilité ce qui rend incertain notre avenir. De même, ils sont aujourd’hui instrumentalisés pour fragiliser le tissu social.
C’est probablement la première fois dans l’histoire de notre pays que la jeunesse, sur le plan national soit aussi divisée et ethnicisée. Cela s’explique en grande partie par le fait que la politique et l’intérêt personnel de ceux qui sont censés nous préparer pour la relève aient pris le dessus sur l’intérêt national, auxquels est venu s’ajouter l’usage incontrôlé de l’internet. Il y a une autre explication à cette émergence de l’ethnicisme: qu’ils en aient conscience ou non, et parfois au-delà des apparences, qui consiste à assoiffer les jeunes pour les donner peu afin de les rendre prisonnier, tel est le cas actuel de beaucoup de ces jeunes. Une pratique que j’appelle <<la politique d’appauvrissement de la jeunesse pour qu’elle demande juste la survie sans s’intéresser à son avenir et à la question publique>>.
Cette politique d’appauvrissement s’explique par la réduction considérable du budget du ministère qui est en charge de la jeunesse de 0,26% du budget national de 2018 à 0,17% pour 2019 au vu et au su de tout ce que nous avons désigné pour porter nos voix. Avec ce nouveau budget, les projets des jeunes seront moins financés en 2019 avec moins de 1% du budget national ce qui prouve à suffisance que la préoccupation de la jeunesse n’est pas la priorité de nos gouvernants. C’est pourquoi je vous demande ici de vous réveiller mes cher(e)s frères et sœurs.
Sous l’effet de toutes ces relégations de la jeunesse et les maux dont elle est confrontée, l’espoir s’assombri, l’avenir semble être incertain aux yeux de beaucoup de jeunes qui pensent que le pays et les gouvernants n’ont plus la solution à nos problèmes. C’est ce qui motive l’immigration massive de ces jeunes et la montée galopante du banditisme, de la criminalité et ainsi que la fainéantise.
Par ailleurs, je voudrais souligner le désintéressement de la jeunesse à l’égard de la politique, notamment la quête du pouvoir. Je regrette également que ce désintérêt nous ait éloignés de la gestion de la chose publique qui consiste à servir la patrie, et, nous conduit dans la facilité, dans l’oisiveté et l’abandon de notre propre responsabilité. Cependant, cet éloignement va à l’encontre de notre bien-être, car ça nous rend paresseux. Étant donné que «la nature a horreur de la paresse», nombreux d’entre nous comblent celle-ci par des activités qui exacerbent notre dignité et nous rabaissent toujours.
Mes cher(e)s ami(e)s jeunes, je voudrais également vous dire à travers cette lettre ouverte que notre désintéressement à la politique est synonyme d’une démission face à la République. Précisons tout d’abord qu’elle (politique) est une partie intégrante de la société et qu’elle est une nécessité pour gouverner, l’étant un souci de marginalité. C’est tout simplement être soi-même et vivre en accord avec ses propres valeurs et ses goûts personnels. Et contrairement à ce que semblent penser de nombreux jeunes, rien n’est plus respectable et même admirable que d’être conforme aux choix qui nous sont propres, car ça impose le respect comme le dit nos frères du parti GRUP, plutôt que d’adopter ceux que l’on nous impose de l’extérieur pour être ou paraître meilleur aux yeux de ceux qui piétinent nos valeurs de la jeunesse et notre avenir.
Mes cher(e)s frères et sœurs, nous devons maintenant chercher à changer notre rapport avec la politique. Le pourcentage d’abstention aux votes est très important chez nous (jeunes), parce que nous doutons maintenant de sa capacité à résoudre les problèmes qui se posent aux citoyens de notre pays particulièrement aux jeunes en oubliant que nous sommes la force motrice de cette nation.
Mais le plus drôle est que nous oublions que nous sommes la cause de ces problèmes car on a les dirigeants que l’on mérite, ils sont à notre image, mais également nous qui sommes gouvernés.
Face aux problèmes qui se posent à la collectivité, il est donc à la fois trop simple et trop facile de s’en prendre exclusivement à ceux et à celles qui exercent des fonctions politiques en oubliant notre part de responsabilité car nous sommes libres de notre vote, nous pouvons et même devons faire un bon usage de notre vote et éviter de le vendre.
Mes chere)s frères et soeurs, durant les dernières années, notre pays est frappé par la revendication des droits. Cela ne serait pas dommageable si, on l’ avait fait parellelememt avec les devoirs que nous avons à l’egard de la nation. Cela n’a pas été fait, d’où le déséquilibre actuel et ses conséquences risquent de nous conduire dans le gouffre : violence, corruption, intolérance, vol, malhoneteté etc. Autant de comportements négatifs qui traduisent l’absence de la non-violence, de l’intégrité, de la tolérance, de l’honnêteté, de la bienveillance, etc. Il devient donc urgent de revenir à ces fondamentaux, et c’est aux jeunes de relever ce défi. Sachant qu’ils sont plutôt victimes que coupables du laxisme qui sévit depuis trop longtemps dans ce domaine, leur mérite n’en serait que plus grand…
Tout cela a un lien avec l’amour de la patrie et l’engagement jeune, c’est pourquoi, j’ose croire que les jeunes qui liront cette lettre ouverte quitteront peut-être leur léthargie pour sauver la République et faire renaître l’espoir. Pour donc enrichir cette position je cite cette affirmation tirée de la déclaration universelle de droit de l’homme qui dit : «Si tous les individus s’acquittaient de leurs devoirs fondamentaux, il resterait peu de droits à revendiquer, car chacun bénéficierait du respect qui lui est dû et pourrait vivre heureux dans la société. C’est pourquoi toute démocratie ne doit pas se limiter à promouvoir un “État de droit”, auquel cas l’équilibre évoqué dans le Prologue ne peut être maintenu. Il est impératif également qu’elle prône un “État de devoir”, afin que tout citoyen exprime dans son comportement ce que l’homme a de meilleur en lui. Ce n’est qu’en s’appuyant sur ces deux piliers que la civilisation pourra assumer pleinement son statut d’humanité».
Assurément ces propos traduisent ce qui devrait sembler évident à tous jeunes guinéens car cela ressortira le coté philanthrope de la politique de notre pays. Mais on ne peut être philanthrope sans s’impliquer également dans la sauvegarde et la protection de la nature. Or, nous savons tous que notre planète est très menacée : réchauffement climatique, déforestation excessive, destruction généralisée d’écosystèmes, disparition de nombreuses espèces végétales et animales, pollutions diverses… De toute évidence, l’écologie est devenue l’enjeu majeur du XXIe siècle. Malheureusement, la crise économique et sociale qui frappe notre pays comme beaucoup d’autres depuis plusieurs décennies occulte cet enjeu, au risque que l’on ne fasse pas le nécessaire pour éviter le pire. Certes, c’est l’héritage laissé par les générations passées, mais si nous ne nous mobilisons pas aujourd’hui pour sauver notre planète, il semble évident qu’elle deviendra invivable pour nos enfants et petits-enfants.
Cependant, compte tenu de cette situation difficile que traverse notre pays, les jeunes, sont pessimistes quant à leur avenir personnel comme je l’ai dit si haut. Mais moi je reste optimiste et j’invite ces jeunes aussi à l’être en sachant que cet optimisme doit forcément passer par l’engagement collectif de la jeunesse pour la cause publique et non en rang dispersés:<< ensemble nous sommes forts>>.
Cher(e)s frères et sœurs jeunes dans l’espoir qu’après la lecture de cette lettre, nous prendrons tous conscience pour la création d’un « FRONT COMMUN JEUNE » afin de défendre la patrie et les jeunes. Il faut que le changement que nous réclamions vienne de nous!
Je vous souhaite de passer un excellent moment où que vous soyez.
MOHAMED KALLO Responsable de Communication du Parti Union pour un Mouvement Populaire (UMP)
Le plus jeune candidat de la République aux élections communales passées
Secrétaire permanent de l’opposition républicaine