Christophe Dettinger, l’ancien boxeur filmé en train de frapper deux gendarmes lors d’une manifestation des Gilets jaunes, le 5 janvier lors de l’acte VIII à Paris, a été condamné mercredi 13 février à un an de prison ferme, aménageable en semi-liberté, et 18 mois de sursis avec mise à l’épreuve
Le procureur avait requis trois ans, dont un de sursis avec mise à l’épreuve, et demandé le maintien en détention du prévenu pour un geste d’une « violence inouïe » contre deux gendarmes, dont l’un s’est vu prescrire 2 jours d’ITT et l’autre n’a toujours pas repris le travail, après 40 jours. Il encourait une peine maximale de cinq à sept ans de prison.
En détention provisoire depuis plus d’un mois, Christophe Dettinger est retourné en prison mercredi soir. Mais sa peine d’un an ferme pourra être aménagée dès le départ en régime de semi-liberté par un juge de l’application des peines appelé à se prononcer d’ici cinq jours. Ses avocats se sont montrés satisfaits du verdict et ont fait savoir qu’ils ne feraient pas appel.
« Soulagement »
C’est tout de même un soulagement », a déclaré à des journalistes Me Hugues Vigier, l’un de ses trois conseils. « Ce n’est pas un aménagement complet parce que cet homme dormira encore en prison pendant un certain temps. Mais en tout cas il pourra travailler et retrouver sa famille. »
« D’ici deux ou trois jours sans doute, il pourra recouvrer la liberté pendant la journée. Et puis, d’ici deux ou trois mois sans doute, nous reviendrons devant le juge d’application des peines pour lui demander de convertir la mesure provisoire de semi-liberté en libération conditionnelle », a-t-il ajouté.
Rapidement identifié après les faits, l’ancien champion de France lourd-léger (2007-2008), originaire de l’Essonne et âgé de 37 ans, s’était rendu à la police quelques jours après. Il avait auparavant reconnu dans une vidéo postée sur Internet avoir « mal réagi ».
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C’est au bord des larmes que cet homme athlétique avait exprimé ses regrets lors de son procès. « Je regrette mes actes, je ne voulais pas ça, ç’a été un moment de panique. Quand je vois ces images, je ne suis pas fier de moi », a déclaré ce père de trois enfants, fonctionnaire territorial depuis plus de dix ans, aujourd’hui responsable de la voirie et de la propreté d’Arpajon (Essonne).
Ses avocats et lui-même avaient notamment expliqué qu’il s’en était pris aux gendarmes pour venir à la rescousse d’une femme frappée à coups de matraque par l’un d’eux et tombée au sol, de son fils de 18 ans et d’autres Gilets jaunes, alors que les manifestants étaient bloqués sur la passerelle.
AFP