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ALGÉRIE : Abdelaziz Bouteflika limoge son directeur de campagne Abdelmalek Sellal !

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, confronté à une contestation inédite depuis l’annonce de sa candidature à un 5e mandat pour la présidentielle du 18 avril, s’est séparé le 2 marsde son directeur de campagne, son ex-Premier ministre Abdelmalek Sellal, a rapporté l’agence officielle algérienne APS.

Abdelmalek Sellal, qui avait mené les trois précédentes campagnes victorieuses (2004, 2009, 2014) du candidat Bouteflika, est remplacé par l’actuel ministre des Transports, Abdelghani Zaalene, indique simplement l’APS samedi 2 mars, citant « la direction de campagne » du chef de l’État.

Aucune raison n’a été avancée pour expliquer les motifs de ce changement, qui survient au lendemain d’une nouvelle manifestation monstre contre un cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika.

Les manifestations se sont déroulées pacifiquement dans tout la pays vendredi 1er mars, à l’exception d’affrontements entre jeunes et policiers en fin de journée à Alger. Selon la police, 56 policiers et sept manifestants ont été blessées durant ces heurts et 45 personnes arrêtées. Un manifestant de 56 ans est décédé lors d’une bousculade déclenchée par une intervention de la police contre des casseurs, a annoncé sa famille sur les réseaux sociaux.

Bouteflika toujours en Suisse
Le retour en Algérie du chef de l’État, hospitalisé en Suisse depuis six jours, officiellement pour « des examens médicaux périodiques », n’a toujours pas été annoncé officiellement, à moins de 48 heures de l’expiration du délai légal de dépôt des candidatures, dimanche minuit (23 h GMT).

Cependant, aucune disposition légale n’oblige un candidat à se présenter en personne au Conseil constitutionnel pour y déposer son dossier.

Boycott du parti de gauche

Le parti des Travailleurs (PT) algérien a par ailleurs annoncé samedi qu’il ne présentera pas de candidat à la présidentielle du 18 avril. Une première depuis 2004, en raison du mouvement de contestation actuel, a annoncé un responsable de la petite formation d’extrême gauche.

« Le parti se devait de prendre en compte le processus révolutionnaire en cours en Algérie. Des millions d’Algériens réclament le départ du système et cette élection présidentielle ne peut pas répondre à cette aspiration réelle au changement », a dit Ramdane-Youssef Tazibt, député et membre du bureau politique du PT.

« Si le calendrier (électoral) est maintenu, le pays court de gros risques. On ne peut pas participer à quelque chose qui risque de plonger le pays dans l’irréparable », a-t-il ajouté.

En dehors du chef de l’État, Abdelaziz Bouteflika, aucun candidat d’envergure n’a pour l’heure confirmé sa candidature. En annonçant son intention de se représenter, le président a mis fin à des mois d’incertitudes sur ses intentions, mais aussi déclenché une contestation sans précédent de son régime depuis son arrivée au pouvoir en 1999.

DISCRÉTION DE L’OPPOSITION

Principal adversaire d’Abdelaziz Bouteflika aux présidentielles de 2004 et 2014, son ancien Premier ministre Ali Benflis annoncera dimanche s’il se porte ou non candidat à nouveau.

Débarqué fin 2018 sur la scène politique, avec des propos fracassants promettant une « IIe République », le général à la retraite Ali Ghediri s’est déclaré candidat mais est extrêmement discret depuis plusieurs semaines.

Principal parti islamiste, le Mouvement de la société pour la paix (MSP), qui a rompu en 2012 avec l’alliance présidentielle, a désigné son président Abderrazak Makri pour le représenter au scrutin. Il n’a pour l’heure pas déposé son dossier de candidature et « n’exclut pas de renoncer à participer à la présidentielle du 18 avril », a-t-il indiqué, annonçant qu’il prendrait sa décision dimanche.

Une fois les dossiers déposés, le Conseil constitutionnel statuera dans les dix jours sur leur validité.

In JeuneAfrique

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