Contre toute attente, même si en réalité, les signes annonciateurs de ce départ, transparaissaient depuis un certain moment et laissaient déjà perplexes les soutiens du pouvoir, le ministre de la justice a jeté l’éponge.
Cheick Sacko a bien choisi le moment et le prétexte pour focaliser l’actualité et pouvoir y demeurer pendant très longtemps.
Son opposition à un projet de nouvelle constitution qui est son argument phare pour justifier son départ du gouvernement, du moins pour marquer son désaccord avec une ambition nourrie au plus haut sommet, semble le dédouaner de ce qui a été le réquisitoire cinglant sur lequel débitaient jusque-là les opposants au pouvoir, plutôt l’opinion de sa gestion du département de la justice.
Il s’en sort alors plutôt bien avec ces inquisiteurs publics, pour lesquels, le fait pour lui de claquer la porte, suffit pour effacer un tableau qu’ils avaient pourtant tout peint en noire.
Au-delà, Cheick sacko a réussi son coup médiatique et à juste raison. La nouvelle résonne de partout jusqu’au-delà des frontières de la Guinée.
Son départ est commenté comme étant la réponse à un forcing d’un pouvoir pour faire passer un projet pour le moins controversé.
Il pouvait pourtant s’en aller sans trop de bruit en se débarrassant de lui comme il l’avait sollicité … mais son patron, toujours prisonnier de ses calculs politiciens, s’est peut-être fait avoir sur ce coup-ci.
Cet avocat au barreau de Montpellier en France, de par sa décision, peut bien susciter des doutes sur la frilosité d’une équipe qui risque de se fissurer à cause d’un projet qui titube sur le chemin de sa réalisation.
Par ailleurs, on a l’impression par-dessus de tout, qu’il suffit aujourd’hui pour un ministre de prendre la courageuse décision de quitter les siens, en évoquant les mêmes raisons que celles évoquées par le désormais ancien ministre de la justice, pour qu’il se fasse pardonner pour toutes les erreurs, s’il y en a eues.
C’est sûr qu’il y en a encore qui sont tentés et qui sont en train d’y méditer.
Mognouma Cissé