Selon nos confreres de la Radio France Internationale (RFI) Ce samedi 15 juin, à Barcelone, l’investiture polémique d’Ada Colau a mobilisé la rue contre elle. Après des jours de négociations entre partis, la maire sortante de gauche radicale a accepté le soutien des socialistes et les votes indispensables de trois conseillers municipaux de Manuel Valls. L’ancien Premier ministre français voulait ainsi éviter qu’un indépendantiste accède à la mairie.
Avec notre correspondante à Barcelone Elise Gazengel
Ce 15 juin, pour l’investiture d’Ada Colau, la place de la mairie de Barcelone était pleine. Mais tous n’étaient pas venus applaudir la maire sortante. « Colau est une fraude », criait une majorité d’indépendantistes mécontents.
Grâce à une alliance avec les socialistes et aux voix indispensables bien qu’embarrassantes de l’ancien Premier ministre français Manuel Valls, Ada Colau a été réinvestie maire au détriment du candidat indépendantiste arrivé pourtant en tête.
Pour Montserrat Carbonell, cette situation est inadmissible. « Je suis totalement contre cette maire qui change de chemise toutes les cinq minutes, se plaint-elle. Selon ses intérêts, elle s’allie aux uns ou aux autres, elle ne veut surtout pas laisser son siège ».
La plupart des indépendantistes brandissaient des pancartes en hommage à l’un de leurs anciens dirigeants emprisonnés et élu conseiller municipal, Joaquim Forn. Présent lors de cette session d’investiture, il a été largement applaudi.
Une ville « heureusement plurielle »
Dans un coin de la place, les sympathisants de Colau suivaient sur écran géant sa réélection aux côtés des opposants, ce qui ne pose pas problème à Miguel Nevaristo. « C’est la démocratie, cela me semble parfait, c’est un bon signe de démocratie », déclare-t-il.
Lucía Baratets, étudiante, elle, accuse le coup. « On doit être là pour la soutenir parce que viendront quatre années très difficiles mais on est très contents de conserver la mairie, estime-t-elle. Là, c’est encore plus difficile quand ils te disent « Traître ! » ou crient « Démission ! » ».
Émue, la maire actuelle a reconnu qu’il ne s’agissait pas d’un jour heureux et que son investiture était difficile mais a réaffirmé sa volonté de travailler dur pour une ville « heureusement plurielle ».
Louis De Funès