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PARIS- François de Rugy démissionne du gouvernement !

Le ministre de la Transition écologique était depuis plus d’une semaine en pleine tourmente, fragilisé par les révélations du site Mediapart sur son train de vie quand il présidait l’Assemblée nationale. L’Élysée a fait savoir que le président avait accepté cette démission afin que François de Rugy « puisse se défendre pleinement et librement ».

François de Rugy a finalement décidé de quitter le gouvernement pour mieux se défendre. Le président Emmanuel Macron a accepté cette démission en soulignant qu’il s’agissait d’une « décision personnelle » du ministre de la Transition écologique.

Dans un communiqué diffusé sur Facebook, l’ex-numéro deux du gouvernement donne les raisons qui l’ont poussé à finalement jeter l’éponge : « La mobilisation nécessaire pour me défendre fait que je ne suis pas en mesure d’assumer sereinement et efficacement la mission que m’ont confiée le président de la République et le Premier ministre ».

François de Rugy insiste en début de communiqué sur « les attaques et le lynchage médiatique » dont lui et sa famille font l’objet et explique être « soumis à un feu roulant de questions nouvelles et contraint de parer sans cesse à de nouvelles attaques ». « La volonté de nuire, de salir, de démolir, ne fait pas de doute », assène-t-il. Il annonce avoir déposé une plainte pénale en diffamation contre Mediapart.

De son côté, le site d’investigation estime que « l’information a été plus forte que la communication ». Selon le journaliste Fabrice Arfi, c’est une nouvelle enquête publiée sur Mediapart, concernant cette fois l’utilisation des frais professionnels du député de Rugy, qui aurait précipité les choses ce mardi 16 juillet. François de Rugy était en effet sommé de s’expliquer sur l’utilisation, entre 2013 et 2014,  d’une partie de ses frais de représentation de député pour alimenter la caisse des Verts. En deux ans, 9 200 euros d’argent public auraient ainsi été versés sur le compte du parti écologiste.

Vendredi dernier, Médiapart révèle que François de Rugy n’a pas payé d’impôts en 2015 : rien d’illégal, précise le journal qui détaille néanmoins la loi de l’époque qui permettait aux parlementaires de ne pas être imposés sur la totalité de leurs revenus.

Enfin, il y a bien sûr les dépenses fastueuses prêtées à François de Rugy. Parmi elles, les fameux dîners par lesquels le scandale est arrivé. Entre 2017 et 2018, François de Rugy alors président de l’Assemblée nationale aurait invité au frais du contribuable des amis lors de fastueux dîners. Au menu notamment, des grands crus et des homards géants à l’origine de l’affaire devenue le « homard gate ».

REACTION

C’est une sage décision qu’il a dû prendre en son âme et conscience. […] Il ne s’agit pas pour nous dans l’opposition de couper des têtes, il s’agit simplement de dire qu’il y avait des comptes à rendre aux Français, des explications à donner.

François de Rugy est donc le deuxième ministre de l’Environnement à quitter le gouvernement en 11 mois. Une tâche pour l’exécutif qui ne cesse de clamer que l’action contre le dérèglement climatique figure au premier rang de ses priorités. D’autant plus que François de Rugy ne restera pas dans les mémoires comme un grand ministre de l’Environnement.

Lors de la passation de pouvoir avec Nicolas Hulot, François de Rugy réclamait du temps pour l’action écologique. Il a eu 11 mois. Une petite année qui ne laissera pas de souvenir impérissable aux ONG et associations de défense de l’environnement. François de Rugy n’a en effet pas eu le temps d’imprimer sa marque, et a surtout hérité des dossiers de son prédécesseur.

La loi de programmation énergétique, l’économie circulaire, la chasse… autant de projets qui ont par ailleurs été arbitrés au sommet de l’Etat, minimisant encore un peu plus l’action du ministre de la Transition écologique.

De Rugy, ça n’est ni une bonne ni une mauvaise nouvelle pour la planète…

La hausse de la taxe carbone en a été l’exemple parfait : c’est le président de la République lui-même qui a décidé de son annulation en pleine crise des « gilets jaunes ».

Ironie de l’histoire, la démission de François de Rugy intervient alors qu’il allait défendre son premier texte porté en personne, le projet de loi énergie et climat. Faute de ministre, ce sera donc probablement Emmanuelle Wargon qui le portera. Une secrétaire d’État pour un texte qui entend notamment décréter l’urgence climatique en France. Les mauvaises langues y verront un symbole de plus dans le peu de cas que fait le gouvernement de la question environnementale.

 

Louis De Funès Diallo 

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