Selon RFI, Emmanuel Macron a fait sa rentrée devant l’Association de la presse présidentielle, à l’Élysée, mercredi 21 août. À trois jours du G7 qui s’ouvre samedi 24 août à Biarritz, il a passé en revue plusieurs dossiers d’actualité, notamment sur la scène internationale : le Brexit, les Gafa, le nucléaire iranien, la Syrie, les relations avec la Russie.
L’acte 2 ne doit pas être celui de « l’immobilisme ». En cette rentrée, Emmanuel Macron, souriant et hâlé, veut montrer qu’il a envie de continuer à avancer. Pour lui, le plus grand danger serait de ne rien changer.
Il reconnaît que beaucoup de réformes ont été vécues comme injustes mais se défend en citant les retraites, un projet d’« émancipation », les « mesures fiscales » destinées à améliorer « l’attractivité » du pays. Et s’enflamme en déclarant qu’il faut « réembarquer tout le monde dans cet esprit de transformation ». Une manière de concéder qu’il y a bien eu une rupture.
Après la crise des « gilets jaunes », le président donne l’impression de vouloir reprendre le cours de son action avec la même détermination sur l’objectif mais avec quand même plus de mesure dans le ton et la méthode. Le fait qu’il prenne le temps de rencontrer la presse à peine rentré à Paris est révélateur d’un changement.
Sa consigne au gouvernement le confirme : « réformer davantage avec les Français plutôt que pour eux. » Emmanuel Macron a compris que la certitude d’avoir raison ne suffisait pas et ajoute : « Il faut que le pays sache où on l’emmène. »
Le président n’envisage pas de remaniement d’ampleur du gouvernement pour le moment. « Si je pensais qu’il fallait réorganiser, je l’aurais fait au mois d’avril. » Mais n’exclut pas des aménagements. Ce qu’il attend c’est que les ministres soient « à la hauteur » du deuxième temps de son quinquennat.
Nucléaire iranien: une rencontre avec les Iraniens avant le G7. Emmanuel Macron va s’entretenir vendredi à Paris avec le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif, selon l’agence officielle iranienne Irna. Cette rencontre va se dérouler avant le sommet du G7 pour travailler sur des propositions permettant de sauvegarder l’accord sur le nucléaire iranien (JCPOA).
Le nucléaire iranien sera aussi au centre des discussions à Biarritz entre États-Unis d’un côté, sortis de l’accord en 2018, et Européens signataires du texte de l’autre, a précisé le président français.
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Pour une réintégration « à terme » de la Russie au G8. « Il est pertinent qu’à terme la Russie puisse rejoindre le G8 » dont elle a été exclue en 2014 après l’invasion de la Crimée, a estimé mercredi le président français Emmanuel Macron.
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Crise syrienne: Idleb ne doit pas être passé sous silence. La province d’Idleb, au nord-ouest de la Syrie, est soumise depuis trois mois à des bombardements de l’armée syrienne avec l’appui de son allié russe. Cette situation ne doit pas « être tue », a déclaré le chef de l’État, qui a évoqué le sujet en introduction de la discussion avec le président Poutine, lundi 19 août, à Brégançon.
« Je souhaite que lors de ce G7 on puisse avoir un message très clair sur les règles et valeurs qui sont les nôtres et un rappel de respect des valeurs humanitaires », a-t-il ajouté.
►Une taxation sur les Gafa défendue par Paris. Emmanuel Macron défendra au G7 une taxation mondiale des géants du numérique, les Gafa. Il a dénoncé mercredi un système « fou » qui laisse ces grands groupes profiter d’un « statut de paradis fiscal permanent ».
« Les acteurs mondiaux du numérique ne contribuent pas fiscalement au financement du bien commun, ce n’est pas soutenable », a martelé le président.
►La relance budgétaire en Europe abordée à Biarritz. Lors du G7, Emmanuel Macron souhaite que les dirigeants du G7 discutent d’une relance budgétaire pour soutenir l’économie fragilisée, notamment en Allemagne, où le sujet est un tabou politique.
« On doit se poser la question pour les pays qui en ont la capacité, de la pertinence d’une relance budgétaire, c’est un sujet qui est posé à l’Europe, à la France (…), à l’Allemagne, et d’autres pays, nous avons ici une interrogation profonde », a déclaré le président en passant en revue les prochains sujets du G7 qui s’ouvre samedi, à Biarritz.
►Italie: gare aux alliances avec l’extrême droite. « Quand on s’allie à l’extrême droite, à la fin c’est toujours l’extrême droite qui gagne », a lancé le président, commentant la crise politique italienne. « L’Italie mérite des dirigeants à la hauteur » de ce « grand peuple », a-t-il insisté.
Le pays a plongé en pleine crise politique quand le Premier ministre, Giuseppe Conte, a démissionné mardi 20 août, mettant fin au premier gouvernement populiste italien. Conte, chargé d’expédier les affaires courantes en attendant un nouveau gouvernement, représentera toutefois l’Italie au G7 de Biarritz.
►Brexit: la renégociation n’est « pas une option qui existe ». Le président français va demander, jeudi 22 août, à Boris Johnson – qui était à Berlin ce mercredi – lors de leur entretien à Paris, des « clarifications » car les demandes du Premier ministre britannique de renégociation du Brexit ne sont « pas une option qui existe ». Souhaitant que les discussions avec Londres sur le Brexit soient « les plus amicales et confraternelles » possibles.
►« Très vigilant » sur l’état de fatigue des forces de l’ordre françaises. Emmanuel Macron s’est dit, aussi, « très vigilant » sur l’état de fatigue des forces de l’ordre, tout en envisageant de « repenser certaines méthodes d’intervention », au vu des « blessures inacceptables » chez les policiers et les manifestants lors du mouvement des « gilets jaunes ». Lundi, Vladimir Poutine qu’il recevait au Fort de Brégançon a comparé les actions de la police en France contre les « gilets jaunes » aux vagues d’arrestations d’opposants à Moscou.
Louis De Funès Diallo