Beaucoup d’incertitudes demeurent quant aux auteurs et aux motifs des meurtres. Le spectre de l’extrême droite ressurgit, après plusieurs attentats et tentatives d’attentats, ainsi qu’un coup de filet vendredi dernier.
Un important dispositif policier a été déployé dans cette ville, située à une vingtaine de kilomètres de Francfort (Hesse), ont indiqué les autorités dans un communiqué.
Le ou les auteurs de ces fusillades auraient visé des bars à chicha selon des médias locaux. Ils sont toujours en fuite cette nuit, a indiqué la police, qui a « lancé une chasse à l’homme à grande échelle ». Un journaliste de l’AFP sur place a vu une trentaine de voitures de police partir du commissariat de Hanau et selon des témoins, des policiers munis de mitraillettes ont été déployés dans la ville.
Une première fusillade aurait visé un bar à chicha au coeur de cette ville d’environ 90 000 habitants. Selon la police, au moins une personne a été grièvement blessée sur ce premier site vers 22h (21h TU). Des témoins, cités par des médias locaux, ont rapporté avoir entendu une dizaine de coups de feu. Le ou les auteurs auraient ensuite quitté en voiture ce premier site en direction de la Kurt-Schumacher Platz, dans le quartier de Kesselstadt, selon la police.
Une seconde fusillade s’est alors produite, qui a fait « au moins cinq blessés grave » d’après le bilan initial des autorités.
Un suspect retrouvé mort à son domicile
Selon les médias locaux, trois personnes ont été tuées devant le premier bar à chicha et cinq devant le deuxième.
Une personne soupçonnée d’être l’auteure de ces fusillade a été retrouvée « morte à son domicile », a indiqué la police ce jeudi 20 février. « L’auteur probable a été trouvé sans vie à son domicile à Hanau. Les forces d’intervention spéciale de la police y ont de plus découvert un autre corps. L’enquête se poursuit. Actuellement il n’y a pas d’indication selon laquelle il y aurait d’autres auteurs », a écrit sur Twitter la police du sud-est du Land de Hesse.
L’Allemagne a été ciblée ces dernières années par plusieurs attaques jihadistes, dont une avait fait 12 victimes dans le coeur de Berlin en décembre 2016. Mais c’est la menace d’un terrorisme d’extrême droite qui inquiète le plus les autorités allemandes, depuis notamment le meurtre d’un élu allemand pro-migrants, membre du parti de la chancelière Angela Merkel, en juin dernier.
Terrorisme d’extrême droite ?
Vendredi, 12 membres d’un groupuscule d’extrême droite ont été arrêtés dans le cadre d’une vaste enquête antiterroriste. Ils sont soupçonnés d’avoir planifié des attaques de grande ampleur contre des mosquées sur le modèle de Christchurch. Ils ont été placés en détention.
Ces attaques avaient pour but de déclencher des « conditions proches de la guerre civile » et ébranler l’ordre social, selon des sources sécuritaires citées par l’agence DPA. En octobre, un extrémiste de droite négationniste avait tenté de commettre un attentat dans une synagogue de Halle, un massacre n’étant évité que de justesse. Faute de pouvoir pénétrer dans l’édifice religieux dans lequel les fidèles s’étaient barricadés, il avait abattu une passante et le client d’un restaurant de kébabs, diffusant en direct sur internet ses forfaits. Son procès est attendu prochainement.
À Dresde, dans l’ex-RDA, huit néonazis sont également jugés depuis près de cinq mois pour avoir planifié des attentats contre des étrangers et des responsables politiques.
(AFP)