Selon RFI, Entre le prix élevé du carburant, le manque d’aires de repos et surtout les dessous de table demandés lors des contrôles routiers, les conducteurs n’en peuvent plus et exigent des garanties du gouvernement.
Ce 19 février avait lieu le premier jour de grève pour les conducteurs de l’Union des transporteurs routiers du Sénégal. Si le décompte du nombre de grévistes est toujours en cours, le syndicat, qui compte 3000 adhérents, l’assure : il n’y aura pas de reprise du travail tant que leurs exigences ne seront pas satisfaites.
Parmi les douze doléances présentées au gouvernement le 11 février dernier, la première porte sur les contrôles routiers jugés trop nombreux et les pots-de-vin exigés par les autorités.
« Ce que nous avons noté, c’est que d’une frontière à la capitale, Dakar, il y a presque mille gendarmes, mille policiers et mille douaniers, note Gora Khouma, le secrétaire général du syndicat. Donc c’est une façon de racketter, tout simplement. J’approche, c’est 1000 francs CFA [1,50 euro]. Tu ne donnes pas, tu es arrêté. »
Concurrence déloyale du secteur informel
Il y a par ailleurs un nombre insuffisant d’aires de repos. « Le conducteur qui quitte Dakar pour aller jusqu’à Rosso ou bien jusqu’à Bakel [à la frontière mauritanienne, ndlr] ou jusqu’à la frontière du Mali, veut se reposer et dormir, mais on n’en a pas la possibilité, déplore-t-il. Non seulement c’est intenable, mais c’est source d’accident. »
Ces revendications sont portées par les transporteurs de marchandises comme par les conducteurs de transports en commun. Ces derniers dénoncent la concurrence déloyale du secteur informel, mais aussi de la société nationale de transports, Dakar Dem Dikk.
D’abord cantonnée à la capitale et sa banlieue, celle-ci a étendu son réseau à travers le Sénégal en 2017 et vise désormais les pays frontaliers. Le ministère des Transports se dit ouvert à la discussion avec les grévistes, mais il prévient qu’il faudra du temps pour trouver un compromis avec les nombreuses parties prenantes.