S'Informer à la minute près
Bann23

CORONAVIRUS- les banques centrales tentent de juguler l’hémorragie !

Le coronavirus et ses conséquences économiques ont mis en déroute les marchés boursiers cette semaine. Après la décision annoncée par Donald Trump d’interdire l’accès des États-Unis aux Européens pour éviter la propagation du virus, le 12 mars a été la pire journée. Wall Street a connu sa pire séance depuis 1987. Même chute en Europe et en Asie. Si les marchés ont repris des couleurs le 13 mars, nul ne peut prédire quand prendra fin la dégringolade.

Les Bourses mondiales s’effondrent alors que les mesures de restrictions en raison du coronavirus se multiplient en Europe et dans le monde, laissant entrevoir un ralentissement des économies développées. Le vent de panique n’épargne aucun secteur, transport aérien, banques, hôtellerie, ni les cours du pétrole à leur plus bas depuis dix ans. Face à cette panique, la Banque centrale européenne (BCE) apporte une réponse cohérente pour sauver les PME, selon l’analyste Pierre Schoeffler, conseiller en allocation d’actifs sur les marchés financiers.

« Les banques centrales font aujourd’hui le maximum, c’est-à-dire que tout le monde a été déçu que la BCE ne baisse pas les taux, explique-t-il. Mais les taux directeurs sont déjà à moins 0,5%. En fait, la BCE a donné le bon signal je dirais. Elle a dit : je vais faire en sorte pour que la liquidité bancaire soit assurée. Très important parce qu’il ne faut pas que la maladie se propage aux banques. Parce que, quand les banques commencent à flancher, on a un vrai gros problème sur l’économie. Donc la BCE a dit : je ferai en sorte que le système bancaire tienne. Et la BCE a dit également une deuxième chose : je fais en sorte que les PME disposent de ce qu’il faut pour pouvoir tenir le choc. Alors évidemment, les PME vont emprunter pour combler le manque à gagner. Elles vont emprunter peut-être à 0%. Mais le problème, c’est que c’est un emprunt et qu’il faudra quand même peut-être un jour le rembourser. Quoi qu’il en soit, tout le monde sortira de là avec plus de dettes que ce soit les États ou les entreprises, et donc plus affaiblis ».

Violent retour à la réalité

Les banques centrales aux États-Unis et en Europe ont beau intervenir pour rassurer, rien n’y fait. Les Bourses ont été dominées cette semaine par la panique. Tout le monde vend tout et en même temps, ce qui a entraîné deux krachs en une semaine.

Il s’agit d’un retour à la réalité violent après une année de hausse quasi ininterrompue pour les marchés. « Dans un premier temps, les gens se sont dit, ça va être contenu donc pas vraiment de gros problèmes, explique Philippe Lhermie, trader et fondateur du site spécialisé traderchange.com. Puis là, ils sont en train de se rendre compte que c’est une vraie pandémie et que finalement, cela va impacter toutes les économies, et pas que l’économie chinoise, parce que les traders le voyaient en termes d’économie, ils ne le voyaient pas en termes de maladie, pas en termes sanitaires au début. Alors que maintenant, ils le voient en termes sanitaire. Donc ça, ce n’est pas les banques centrales qui vont aider ».

Le message glissé par Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne, a irrité plus d’un gouvernement. Les outils monétaires sont de peu de poids face au double choc de l’offre et de la demande. Or, le coronavirus n’a pas fini d’entraîner le blocage des chaînes de production ni le confinement des personnes chez elles. Même avec une pluie de liquidités, il ne s’agit pas exactement du contexte rêvé pour investir.

 

RFI

Facebook Comments