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MALI- au moins un mort lors de la manifestation contre le président IBK !

Médias publics occupés, ponts bloqués, incendies sur la chaussée : la mobilisation contre le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a connu, vendredi, une nette escalade, lors d’une nouvelle manifestation à Bamako, faisant au moins un mort et 20 blessés.

« Trop, c’est trop. » Plusieurs milliers de Maliens se sont rassemblés vendredi 10 juillet place de l’Indépendance, dans le centre de Bamako, pour demander la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). La police a fait usage de gaz lacrymogènes pour déloger les manifestants, rapporte Reuters. Au moins une personne a été tuée selon des sources concordantes contactées par l’AFP ; 20 personnes ont été blessées et des édifices publics ont été attaqués, dont l’Assemblée nationale.

Les tensions sont brutalement montées pour ce troisième grand rassemblement organisé en deux mois dans la capitale. À l’origine de cette mobilisation : la coalition du Mouvement du 5 juin, formée de chefs religieux, d’hommes politiques et de la société civile.

« Nous ne voulons plus de ce régime »

« Le président de la République a déçu dans son dernier discours », a déclaré à l’AFP Nouhoun Sarr, un responsable du mouvement de contestation. « Nous ne voulons plus de ce régime », a de son côté affirmé une manifestante, Sy Kadiatou Sow.

« Nous avons enregistré 20 blessés (et) un mort à la morgue », a déclaré à l’AFP le Dr Yamadou Diallo, en service aux urgences de l’hôpital Gabriel-Touré, dans la capitale. Le décès a été confirmé à l’AFP par un responsable de la Primature.

Des opposants ont à l’issue de la manifestation occupé la cour de la radio et de la télévision publiques ORTM. D’autres protestataires bloquaient deux des trois ponts de la ville, ont constaté des journalistes de l’AFP. Des barricades ont également été érigées sur un de ces ponts alors que des voitures étaient contraintes de dévier de la circulation.

Le président Keïta a vainement tenté mercredi soir un nouveau geste d’apaisement, ouvrant la voie à un réexamen de l’inversion par la Cour constitutionnelle des résultats d’une trentaine de résultats des législatives de mars-avril, considérée comme déclencheur de l’actuelle crise politique.

IBK a laissé entendre qu’une Cour nouvellement formée pourrait revenir sur cette décision, qui a profité à une dizaine de membres de sa majorité, à commencer par celui qui allait ensuite être élu à la présidence du Parlement.

Mahmoud Dicko, très influent

Le Mouvement du 5 juin réclame la dissolution du Parlement, la formation d’un gouvernement de transition dont il désignerait le Premier ministre, ainsi que le remplacement des neuf membres de la Cour constitutionnelle, accusée de collusion avec le pouvoir.

La coalition, dont la principale figure est l’imam Mahmoud Dicko, réputé très influent, mène cette fronde contre le président soutenu par la communauté internationale dans sa lutte antijihadiste depuis sa première élection en 2013.

Cette contestation fait craindre aux partenaires du Mali un renforcement de la déstabilisation d’un pays déjà confronté depuis 2012 à des attaques jihadistes, auxquelles se mêlent depuis cinq ans des violences intercommunautaires.

Avec AFP

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