Chers membres du mouvement 2AD,
Honorables invités des partis politiques, sociétés civiles, syndicales et des coordinations régionales,
Mesdames, Messieurs,
Depuis l’indépendance de notre cher pays, la République de Guinée, le 2 octobre 1958, les guinéens vivent entre espoir et désespoir des discours prometteurs d’une certaine « élite » sans que ces discours ne puissent apporter un quelconque développement économique, social et politique à la Guinée.
L’espoir fut encore immense pour les guinéens quand le 15 janvier 2010, sous l’égide de la communauté internationale, les forces vivent de la nation ont signé l’accord dit de Ouaga, qui avait pour objectif d’amorcer un véritable élan démocratique à notre cher pays, mettant ainsi fin au règne des militaires.
Pour rappel, cet accord de sortie de crise intitulé « Déclaration conjointe de Ouagadougou » portait essentiellement sur :
- La relance du processus démocratique pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel et à l’Etat de droit.
- La création d’un cadre juridique favorable à l’organisation d’élections libres et transparentes et la restauration des institutions républicaines.
- Le transfert du pouvoir aux civils par l’armée guinéenne.
C’est suite à cet accord de Ouaga que, Monsieur Alpha Condé a été élu pour la première fois en 2010 et réélu en 2015. Cependant, l’espoir de l’ancrage d’une démocratie réelle et d’un développement économique et social viable s’est très vite effrité, laissant place au désespoir et à la commission de graves et récurrentes violations des droits de l’homme.
Ces violations répétées de droit de l’homme ont atteint particulièrement leur paroxysme entre octobre 2019 et mars 2020 lors des manifestations du Front National de défense de la Constitution (FNDC) où les forces de l’ordre et de sécurité ont réprimé dans le sang les manifestants, entrainant ainsi l’assassinat de plus de 200 jeunes à Conakry, Mamou, Labé et N’Zérékoré, sans oublier les jeunes tués récemment lors des manifestations contre les délestages de courant en Basse et Haute Guinée.
A ces assassinats, s’ajoutent les kidnappings, les arrestations arbitraires, le mépris des lois, les violations de domiciles, les confinements forcés, autant d’actions commises à l’encontre de civils et qui, de par leur nature, s’apparentent à des crimes de génocide et des crimes contre l’humanité.
En tout état de cause, la gouvernance de Monsieur Alpha Condé se caractérise également des multiples scandales à caractère économique et de l’instrumentalisation ethniciste des populations aux fins de dislocation de la nation guinéenne, pour asseoir un pouvoir dictatorial aux orientations fondées sur l’enrichissement personnel au détriment du développement du pays.
Le manque de courant, d’eau, d’infrastructures routières, scolaires et sanitaires, en plus de l’absence d’industries malgré les nombreuses promesses faites à cet effet en font foi et représentent à suffisance les conditions de misère et de calvaire que subissent l’ensemble des guinéens que nous sommes.
C’est dans ce contexte de frustration généralisée et de pauvreté entretenue par le pouvoir en place, que Monsieur Alpha Condé n’a point hésité, au mépris de la dignité et de la vie des guinéens, à faire remplacer la constitution du 7 mai 2010, pour museler la voie souveraine du peuple et confisquer le pouvoir une perspective de se l’accaparer à vie.
Mes Chers Compatriotes,
Par sa décision illégale et unilatérale de tuer la Constitution de 2010, à laquelle s’ajoute la falsification de celle de 2020 soumise au référendum du 22 mars 2020 mais non promulguée, Monsieur Alpha Condé s’est rendu coupable, de Haute Trahison envers nous, le peuple de Guinée.
Il est à prévoir que l’entêtement de monsieur Alpha condé a ainsi fouler au sol tous principes de démocratie, conduira inexorablement la Guinée vers son déclin si nous ne y mettons pas un terme !
Sachons que c’est l’ensemble du circuit garantissant l’expression de la souveraineté du peuple, en ses composantes du fichier électoral, de la CENI et la Cour Constitutionnelle, qui est actuellement vicié, à la solde du pouvoir, qui prend en otage les attributs de la démocratie.
De ce qui précède, notre mouvement, Alliance pour l’Alternance Démocratique (2AD) invite le peuple de Guinée, dans sa globalité et dans sa diversité, à agir ensemble pour exiger une transition démocratique immédiate dans le but de réinstaurer les piliers de la République.
Seule une Transition démocratique permettra à la Guinée de restaurer les institutions démocratiques, à savoir ; la réinstauration de la Constitution de 2010 par voie référendaire moyennant des amendements appropriés, à l’exclusion des dispositions intangibles ; le remaniement de la CENI et de la Cour Constitutionnelle devant revêtir du caractère d’impartialité; l’installation d’une Haute Cour de justice; la conduite d’un recensement général biométrique duquel un fichier épuré reflétant le corps électoral composés des guinéens de l’intérieur et de l’extérieur, sera extrait.
Mes Chers Compatriotes,
Fort du refus de Monsieur Alpha Condé d’entendre raison, en dépit de l’expression de désapprobation du peuple de Guinée, eu égard aux objectifs de sa gouvernance à vie, et du désaveu de la communauté internationale à son endroit, il est de notre devoir de citoyen, que de mettre fin à la souffrance de nos populations et au bradage systématique de nos ressources, en exigeant une Transition démocratique sans Alpha Condé.
Aujourd’hui, plus qu’hier, le peuple de Guinée tient son destin en main et en est le seul gardien.
Femmes de Guinée, jeunes de Guinée, hommes de Guinée, personne ne viendra de l’étranger pour libérer la Guinée à notre place. C’est pourquoi, nous vous invitons toutes et tous à rejoindre le 2AD pour demander immédiatement et, sans délai, ni condition le départ de Monsieur Alpha Condé et son système de gouvernance, et la mise en place effective d’une transition, suivie d’une alternance démocratique pérenne en Guinée.
Le 2AD tend la main à toutes les forces vives de la nation pour l’instauration d’une Transition démocratique.
Vive la Guinée,
Vive les femmes,
Vive la jeunesse,
Vive l’alternance démocratique.
Pour le 2AD
Le Collège des dirigeants.