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Incendies dans l’ouest des États-Unis: les habitants face à l’évacuation

28 000 pompiers sont mobilisés à travers douze États américains. Les incendies ont fait des dizaines de morts et ravagé plus de 2 millions d’hectares. La Californie et l’Oregon sont les plus touchés. Rare bonne nouvelle : la météo devrait être plus favorable ce week-end.

Comme des milliers d’autres habitants de l’Oregon, Libby a dû évacuer en urgence. « Un voisin nous a appelé hystérique en hurlant : « Il faut partir maintenant ! » raconte-t-elle à la chaîne ABC. Je n’ai que mon maillot de bain avec moi. J’étais au bord de la piscine. Les enfants sont en pyjamas. Ils n’ont même pas leurs chaussures. On est parti vite. »

L’Orégon connaît les pires incendies de son histoire avec des pâtés de maison entiers rayés de la carte. Un demi-million de personnes ont dû être évacuées des zones menacées. Des localités entières auraient été ravagées. Portland, la plus grande ville de l’État, est également sous la menace.

« Le plus stressant, c’est la nuit »

Eric John Kayer, auteur-compositeur et interprète franco-américain vit à Portland depuis 15 ans. Il décrit la situation et l’ambiance qui règne chez lui : « C’est assez bizarre. Il y a de la fumée absolument partout. La qualité de l’air s’est dégradée très vite, et se dégrade de plus en plus. On a une sorte de grosse fumée grise au-dessus de nos têtes. L’autre chose assez bizarre, c’est que la température est assez fraîche, car le soleil n’arrive pas à pénétrer le rideau de fumée. La température a baissé d’au moins 20 degrés Fahrenheit [6 degrés celsius, NDLR]. Je n’ai jamais vu ça en 15 ans dans l’Oregon, aux portes de la ville. »

Les habitants se préparent à devoir quitter les lieux si d’aventure le feu progresse. « Portland en tant que telle n’est pas encore au niveau 1, poursuit le franco-américain. Mais comme c’est tout près et assez imprévisible, nous, personnellement, on a mis nos papiers de côté, de la nourriture pour les animaux, on a fait nos petites valises. Parfois, tu as 15 minutes pour partir. Honnêtement, ce qui est le plus stressant, c’est la nuit. La journée, tu peux suivre les infos, mais la nuit, tu essaies de dormir, donc tu ne sais pas ce qui se passe. Ce qu’il faut savoir aussi, c’est que Portland est très boisé. C’est une ville très verte et la plupart des maisons sont en bois. Il y a deux inquiétudes, en fait : il y a la fumée, et il y a le feu. »

1,5 million d’hectares brûlés en Californie

La situation est pire encore au Sud, en Californie, où près d’un million et demi d’hectares ont brûlé. Le North Complex Fire dans la région de San Francisco a fait au moins 10 morts. Une quinzaine de personnes sont toujours portées disparues. Les flammes sévissent dans une région déjà touchée il y a deux ans par un autre incendie monstre.

Cet habitant interviewé par la télévision américaine avait perdu sa maison à l’époque. Sa nouvelle maison vient aussi d’être détruite. « Cette fois, ça fait encore plus mal, confie-t-il. On était en train de reconstruire notre vie. Je suis dévasté à l’idée de devoir tout recommencer. »

États-Unis: des incendies sans précédent plongent San Francisco dans la pénombre

Planté dans une forêt réduite en cendres, le gouverneur californien Gavin Newsom, furieux, a livré un long plaidoyer en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique : « C’est une urgence climatique ! Il n’y a plus de débat sur le réchauffement climatique. La Californie, c’est l’Amérique en accéléré. Tout ce qu’on vit ici va arriver dans d’autres communautés du pays si on ne se décide pas à agir. » La fumée affecte la qualité de l’air. Le gouverneur l’a comparée à l’effet de 20 paquets de cigarettes.

Alimentés depuis des jours par unesécheresse chronique et des vents violents, les feux disséminés de la frontière du Canada à celle du Mexique signaient de tristes records. Au total, seize victimes ont été recensées cette semaine, mais il était impossible d’évaluer l’étendue réelle des destructions, de vastes régions étant encore inaccessibles.

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