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MALI- La Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) exige immédiatement un gouvernement de transition !

La junte militaire au Mali doit remettre immédiatement le pouvoir à un gouvernement de transition dirigé par un civil, a exigé mardi le président de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), faisant miroiter une levée possible dans quelques jours des sanctions imposées au pays sahélien en crise.

La Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) exige immédiatement un gouvernement de transition au Mali.

Dans leur communiqué publié mardi 15 septembre à l’issue d’un nouveau sommet sur la crise malienne à Peduase (est du Ghana), les dirigeants de la Cédéao ont insisté sur le fait que les dirigeants de la transition soient des civils. Ils ont demandé que la junte soit dissoute dès qu’ils auront été désignés. Ils prennent acte que la transition serait de 18 mois et non 12 comme ils le réclamaient. Ils affirment aussi que les sanctions seront levées immédiatement après la désignation des dirigeants de la transition.

La réunion s’est tenue un mois après le coup d’État militaire qui a renversé le 18 août le président Ibrahim Boubacar Keïta. Réclamant depuis le début un retour rapide à l’ordre constitutionnel, la Cédéao avait donné aux nouveaux maîtres de Bamako jusqu’à mardi pour désigner un président et un Premier ministre de transition qui dirigeraient le pays jusqu’à un retour définitif des civils, alors que le Mali se divise profondément sur cette question et beaucoup d’autres.

Signes de progrès

Les militaires qui ont fait le déplacement de Peduase derrière le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, n’ont rendu public aucun nom de président ou de Premier ministre à l’approche de l’expiration de l’ultimatum.

Le président ghanéen Nana Akufo-Addo a cependant émis des signes de progrès, au moins aux yeux des dirigeants de l’organisation ouest-africaine dont il assure la présidence tournante. “La situation au Mali doit être résolue rapidement”, a-t-il dit aux journalistes à l’issue de discussions qui semblent avoir duré plusieurs heures de plus que prévu. “Pour nous, la transition doit être dirigée par des civils”, a-t-il dit affirmé, “à la minute même où cette direction sera mise en place, les sanctions imposées au Mali seront levées par la Cédéao”.

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La Cédéao renverra un médiateur à Bamako la semaine prochaine et le président ghanéen a émis l’espoir que la junte aura accédé d’ici là aux exigences de la Cédéao, lui permettant de lever les sanctions. “Nous espérons que nous parlons de jours et non de semaines”, a-t-il ajouté.

Charte de transition

La junte, soucieuse d’une “refondation” de l’État, a promis de restituer les commandes aux civils à l’issue d’une période de transition. Depuis des semaines, les Maliens se divisent sur la durée de cette période et sur qui la dirigera, civil ou militaire.

Les colonels se sont rendus au Ghana avec une charte de la transition détaillant l’organisation de cette période. Ce document crucial prévoit une transition de 18 mois. Le président qui la conduirait serait un civil ou un militaire, mais il serait nommé par un collège installé par la junte. Le Premier ministre serait nommé par le président de la transition. Le président serait flanqué d’un vice-président chargé des questions de défense et de sécurité, un poste volontiers considéré comme taillé sur mesure pour le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta.

Les militaires ont validé cette charte à l’issue de concertations avec un certain nombre d’acteurs politiques et de la société civile la semaine passée. Mais le document est contesté comme un fait accompli par le Mouvement du 5-Juin. Cette coalition hétéroclite a fait descendre des milliers de Maliens dans la rue pendant plusieurs mois contre le pouvoir en place, canalisant l’exaspération des Maliens. Des militaires ont fini par déposer l’ancien président Keïta le 18 août. Le M5 réclame d’être placé sur un pied d’égalité avec la junte à l’heure de la transition.

Le colonel Goïta a dit à ses interlocuteurs qu’il devait à présent “rentrer et consulter tous ceux à qui la décision appartient et obtenir leur accord”, a dit le chef de l’État ghanéen. La junte n’a fait aucun commentaire public sur les discussions de Peduase.

Avec l’AFP

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