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OUGANDA- les ONG s’inquiètent du niveau de violence de la campagne pour la présidentielle

En Ouganda, l’opposant Bobi Wine a été libéré vendredi 20 novembre après 2 jours de garde à vue. Il avait été arrêté mercredi alors qu’il faisait campagne en amont de la présidentielle de janvier 2021. L’annonce de son arrestation a provoqué des manifestations mercredi qui ont été violemment réprimées par les forces de sécurité. Selon un dernier bilan de la police, il y aurait 37 morts et plus de 45 blessés graves. Une violence dénoncée par les organisations de la société civile.

La campagne pour l’élection présidentielle vient tout juste de commencer et déjà plusieurs dizaines de morts ont été enregistrés. Les forces de sécurité sont accusés d’avoir d’avoir tiré à balles réelles pour disperser la foule.

Pour Henry Muguzy de l’Alliance pour le monitoring des campagnes politiques, le niveau de violence est plus élevé cette année que lors des campagnes précédentes. « Nous avons déjà eu des violences préélectorales dans le passé, mais le niveau de violence auquel nous assistons aujourd’hui est tout simplement inimaginable. Dans le passé, l’armée utilisait des bâtons, des matraques, la police des gaz lacrymogène. Mais aujourd’hui nous avons vu des citoyens pris pour cible et être abattus en pleine rue. Des femmes, des hommes innocents, certains qui n’avaient rien à voir avec les violences. »

Ce militant s’inquiète également de l’impunité avec laquelle les forces de l’ordre ont réprimé les manifestations. « Il n’y a pas que la police, il y a également l’armée qui a tiré sur des gens, témoigne Henry Muguzy. Et on a également vu des hommes habillés en civil brandissant des armes dans la rue et tirant en l’air. Cela ne s’était jamais vu. Et tout cela dans un climat d’impunité totale. Le chef de l’Etat n’a rien dit, n’a rien condamné. Au lieu de cela, il a indiqué que la répression allait continuer si les manifestations ne s’arrêtaient pas. C’est vraiment très inquiétant. »

La répression est choquante selon Oryem Nyeko de l’organisation Human Rights Watch, d’autant plus que le régime s’appuie sur la crise sanitaire. « Depuis le mois de mars, les forces de sécurité utilisent l’excuse du Covid pour réprimer l’opposition. Cela se répète chaque mois. Des arrestations brutales, des passages à tabac. Et à chaque fois cette répression vise l’opposition. Il n’y a que les meetings de l’opposition qui ont été dispersés à coup de gaz lacrymogène sous prétexte de la crise sanitaire et jamais les meetings du parti au pouvoir. »

L’opposant Bobi Wine a déjà été arrêté par deux fois ce mois-ci. Plusieurs leaders d’opposition ont d’ailleurs annoncé qu’ils suspendaient leur campagne pour protester contre ces interpellations répétées.

RFI

 

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