Au Tchad, un deuxième samedi des marches de la colère du peuple avait lieu ce 13 février à l’initiative du parti d’opposition Les Transformateurs, de plusieurs autres partis politiques d’opposition et d’associations de la société civile. On dénombre des blessés et quelques arrestations.
Le premier groupe s’est signalé tôt, ce matin du samedi 13 février depuis Sarh, dans le sud du Tchad. Quelques dizaines de personnes ont marché aux cris de « Non à un sixième mandat de Déby » et « Halte à la dictature », avant de se disperser.
Dans la capitale N’Djamena, peu avant 9h, un premier groupe a quitté le siège des transformateurs et marché pendant une trentaine de minutes, avant d’essuyer des tirs de gaz lacrymogène.
Pendant ce temps, dans le sixième arrondissement, un autre groupe a barricadé une rue, tenant tête à la police, avant d’être délogé. Dans le neuvième arrondissement également, des jeunes, par petits groupes, ont harcelé la police pendant de longues minutes avant de se disperser.
Une action menée par les jeunes militants de l’opposition
Un calme relatif est revenu pendant une heure, avant que le rappeur Ray’s Kim n’apparaisse sur l’avenue Mathias Ngarteri en compagnie de plusieurs dizaines de jeunes. Le groupe est parvenu à marcher sur plus de deux kilomètres passant devant un commissariat puis un rond-point, avant d’essuyer, lui aussi, des tirs de gaz lacrymogène.
« Aujourd’hui, nous avons peut-être fait quelque chose d’exceptionnel parce que pouvoir marcher sur plus de 7 km et s’agenouiller et faire face à la police, résister aussi longtemps, alors que celle-ci ne tirait pas pour nous faire inhaler des gaz lacrymogènes mais tiraient pour blesser directement avec les douilles des gaz lacrymogènes. On est resté et on s’est dit : oui, c’est possible », témoigne le chanteur.
Un policier en civil repéré par les manifestants a été molesté et sa moto brûlée. En guise de représailles, il y a eu une dizaine de personnes interpellées selon la police. Les transformateurs eux, comptent de nombreux blessés dont un manifestant dont la jambe a été fracturée par un véhicule de la police.
Ce sont donc essentiellement de jeunes militants de l’opposition qui ont bravé l’interdiction. Aucun leader n’a été vu parmi les manifestants. Par ailleurs, à Moundou, dans le sud du Tchad, le périmètre du domicile de l’opposant Laoukein Médard dont le parti participe aux manifestations, a été encerclé, ce samedi matin, par une dizaine de véhicules des forces de sécurité.
RFI