C’est un mea culpa inhabituel en politique : à la mi-journée, la chancelière Angela Merkel a présenté ses excuses aux Allemands pour une disposition adoptée quelques heures plus tôt et qui prévoyait de mettre le pays sous cloche à Pâques pour lutter plus efficacement contre la troisième vague de la pandémie de Covid-19. Un revirement qui intervient alors que les critiques s’accumulent contre la gestion de la crise par le gouvernement allemand.
La réunion de lundi entre la chancelière et les régions avait battu des records – environ 12 heures – et avait été marquée par de nombreuses divergences. Et la seule nouveauté, au-delà de la prolongation de trois semaines des mesures anti-Covid actuelles, n’aura tenu qu’une trentaine d’heures.
Le compromis prévoyait un semi-confinement autour du week-end de Pâques avec des magasins fermés et des offices religieux si possibles en ligne. Mais faire du jeudi de Pâques un jour férié supplémentaire suscitait des problèmes juridiques très complexes.
Dans l’urgence, Angela Merkel a convoqué ce mercredi matin une nouvelle visioconférence avec les présidents de régions et annoncé dans la foulée dans une déclaration l’abandon de ces mesures pascales : « Cette erreur est uniquement la mienne. Une erreur doit être reconnue comme telle et surtout elle doit être corrigée. Je suis consciente que cela suscite des incertitudes supplémentaires. Je le regrette profondément et présente mes excuses à mes concitoyens. »
Lors des questions d’actualité en milieu de journée au Parlement, les responsables politiques de tous bords sauf de l’extrême-droite ont exprimé leur respect pour cette déclaration. Ce retrait à court terme alors que les critiques fusent contre le gouvernement tombe très mal. Ce mercredi matin dans un nouveau sondage, les chrétiens-démocrates ne sont plus crédités que de 26% des intentions de vote. En quelques semaines ils ont perdu environ dix points. À six mois des élections, leur nervosité est palpable.