Au lendemain de la déclaration de la Cour constitutionnelle du Mali selon laquelle le Colonel Assimi Goïta occupe désormais les fonctions de président de la transition, ce dernier a quitté ce samedi Bamako pour Accra au Ghana. Il participe à une partie du sommet extraordinaire des chefs d’État de l’institution sous-régionale.
Assimi Goïta a eu les premiers entretiens avec des responsables de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), notamment le président de la Commission, Jean-Claude Bassi Brou. Ce dimanche, il assistera à une partie du sommet extraordinaire des chefs d’Etats de l’institution sous-régionale. Et comme ce samedi, il cherchera à convaincre les uns et les autres.
Dans la délégation qui accompagne le colonel Assimi Goïta à Accra, figure son plus fidèle collaborateur directeur de cabinet avec rang de ministre, le capitaine Demba Daw. Il y a également avec lui un diplomate du ministère malien des Affaires étrangères.
Ligne de défense
La ligne de défense du colonel Assimi Goïta tourne autour de deux points. Pour lui, en voulant l’exclure de la gestion des affaires de l’Etat, le Président Ba Ndaw a violé la charte de la transition. Ensuite comment s’est-il retrouvé dans le fauteuil de président de la transition avec le titre de chef de l’Etat ? C’est la Cour constitutionnelle du Mali qui a tranché, expliquent ses proches. (rappelons que sous l’ancien président IBK, c’est une décision contestée de la Cour qui avait aggravé la situation).
Débat à Bamako
« Ce que nous recherchons réellement, c’est de sortir de cette transition avec les réformes que nous voulons, explique Salikou Sanogo. Il n’y aura pas de sens pour cette transition là, si nous n’avons pas ces réformes, parce que ce sera du temps perdu. On ne veut plus revenir à la situation où à l’issue de n’importe quelle élection, législative, présidentielle ou autre, il y ait des contestations à n’en plus finir, et qu’on perde notre temps dans ces contestations là. Il est temps maintenant que nous ayons des réformes qui nous permettent de mener des élections dignes de ce nom
De nombreux regroupements et associations dénoncent «la rupture unilatérale du processus de transition. » «Espérance nouvelle», regroupement de partis dirigé par l’ancien ministre Housseïni Guido, le PDES, ou encore l’association « Sauvons la démocratie des putschistes » exigent la poursuite d’une transition civile et appellent à la mobilisation.
Pour sa part, le mouvement EPM Ensemble pour le Mali, coalition de partis politiques de l’ancienne majorité présidentielle d’Ibrahim Boubacar Keïta, se réunit ce dimanche pour adopter la position à tenir face à l’arrêt de la Cour constitutionnelle. En attendant, l’ancien ministre et membre d’EPM Amadou Koïta appelle à une transition dirigée par des civils.
Le débat s’élargit également au-delà des partis. Chez les constitutionalistes, il y a ceux qui approuvent, mais aussi ceux qui estiment que la décision de la Cour n’est pas du tout fondée.
RFI