Au moins 132 personnes ont été tuées la nuit dernière dans une attaque dans le village de Solhan, situé dans la région du Sahel, au nord du Burkina Faso. Le président Roch Marc Christian Kaboré a décrété 72 heures de deuil national.
Il était environ 2h du matin lorsque des individus armés ont investi le village de Solhan, indiquent des sources sécuritaires. « L’attaque, lancée par de nombreux hommes armés, a d’abord visé le poste des Volontaires pour la défense de la patrie, des supplétifs civils des Forces armées dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. C’est par la suite qu’elle s’est dirigée contre les habitations », explique une source à notre correspondant à Ouagadougou, Yaya Boudani. Les secours seraient arrivés deux heures après.
Ce samedi à la mi-journée, une autre source parlait d’un bilan « très lourd ». « Cent corps sans distinction d’âge ont été retrouvés pour le moment », précise-t-elle. Il ne cesse depuis de s’alourdir. Il est désormais de 132 tués, un chiffre toujours provisoire.
L’attaque a également fait plusieurs blessés. Par ailleurs, plusieurs habitations ainsi que le marché du village ont été incendiés par les assaillants.
Des assaillants sans pitié
Joint par RFI, Hamadi Boubacar, maire de Seba, chef-lieu de la préfecture du même nom situé à une dizaine du village de Solhan, indique que c’est un groupe armé non identifié qui a attaqué le site aurifère de Solhan où vivaient des dizaines de milliers de mineurs venus chercher de l’or. Il décrit un groupe armé sans pitié.
Ils ont tout saccagé à leur passage. Ils ont tué les gens, brûlé les voitures, saccagé les boutiques, prêts à détruire tout ce qu’ils voyaient sur leur passage.
Hamadi Boubacar, Maire de Seba.
Qualifiant cette attaque de « barbare », le président Roch Marc Christian Kaboré a décrété un deuil national de 72 heures à partir de ce samedi. Il assure que les forces de défense et de sécurité sont à pied d’œuvre pour rechercher et neutraliser les auteurs de « cet acte ignoble ».
Ces dernières semaines, l’armée a multiplié les opérations dans cette région du nord du Burkina Faso, où l’organisation État islamique et al-Qaïda sont actifs. Le ministre de la Défense y était en visite le 14 mai pour proclamer le retour à la normale. Les faits ces dernières semaines ne cessent de lui donner tort. Solhan vient de connaître l’attaque la plus meurtrière depuis que la guerre est déclarée aux jihadistes dans le pays.