Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne se rend ce 16 juin au Portugal puis en Espagne pour valider les premiers plans de relance nationaux financés par un emprunt commun.
Le Portugal fait partie des cinq pays dont le programme de relance national est approuvé. Et la présidente de la Commission se déplace à Lisbonne pour formaliser son feu vert.
Lisbonne, qui préside le Conseil de l’Europe, a été le premier pays à déposer son plan de récupération et résilience suite à l’épidémie de coronavirus. La Commission a commencé à émettre des obligations pour se financer puis financer les plans. À ce stade, ce sont quelque 80 milliards d’euros qui sont en jeu.
L’Ecofin, le Conseil des affaires économiques exceptionnel du 18 juin devrait fixer le cadre financier, puis le conseil européen aura jusqu’à 4 semaines pour conclure le processus pour les 27 états membres. Il y a bien sûr un fort enjeu symbolique pour le Portugal qui s’est engagé à faire adopter les programmes d’ici a la fin du mois, à la fin de sa présidence.
Une course contre la montre
Outre le symbole de réussir à mettre en place le fameux « bazooka » européen pendant sa présidence, l’enjeu est économiquement très important pour le pays. Le Portugal doit bénéficier d’une enveloppe de plus de 16 milliards d’euros, dont près de 14 milliards d’euros à fond perdu. Le premier ministre Antonio Costa a à plus reprises déclaré qu’il compte bien disposé des premières enveloppes dès la fin août. Il y a urgence à injecter des fonds dans l’économie. Le premier trimestre de 2021 montre un recul de 5,4 % du PIB la richesse du pays, par rapport a la même période de 2020. Un premier trimestre marqué par une situation sanitaire plus que difficile et un confinement sévère. La fin des moratoires c’est-à-dire des reports des crédits bancaires pendant la pandémie, comme à peser sur l’économie des ménages. La dette du pays grimpe et ce début de juin ne semble pas indiquer d’inversion de tendance.
Vers une reprise de l’activité touristique
Les Britanniques en sont en grande partie responsables. Autorisés à voyager, ils ont commencé à venir passer des vacances au sud du Portugal, unique pays européen sur la liste verte du Royaume-Uni. Mais Boris Johnson a rappelé ses concitoyens chez eux en brandissant la menace d’une quarantaine à leur retour au pays. Le premier ministre britannique a finalement décidé de reporter le déconfinement dans son pays. Un coup dur pour l’Algarve au sud, l’ile de Madère dans l’Atlantique et même Lisbonne et Porto.
Le Portugal prend conscience de sa dépendance au tourisme et au tourisme anglo-saxon en particulier. Il a décidé d’investir 6 milliards d’euros dans ce secteur fondamental pour le pays. Et lancé une campagne promotionnelle destinée à capter d’autres marchés. Mais la saison touristique sera de toute façon morose. En septembre, l’argent de l’Union Européenne sera plus que jamais bienvenu.
RFI