Profiter de ses vacances pour communier avec les siens, quoi de plus normal pour un président de l’Assemblée nationale, qui s’en est tiré les braies nettes, après une session parlementaire, dont la fin fut marquée par le scandale des contrats léonins, attribués à des membres de la famille Damaro. Mais de là, à vouloir raviver les tensions autour du leadership communautaire, est un pas que le président de l’Assemblée nationale n’avait nullement besoin de franchir, en tant que natif de N’Zérékoré.
En prenant parti dans le psychodrame qui divise la communauté Kpèlè autour de la succession du défunt sage Molou Holomo Hazaly Zogbelemou, Amadou Damaro Camara est accusé de souffler sur les braises de la division.
La visite qu’il a rendue récemment à David Mansa, fils du défunt patriarche, est la preuve palpable que Damaro ne reconnaîtrait que ce dernier, au détriment du colonel Lambert. Qui, pourtant semble avoir le droit de son côté. Pour avoir été désigné à l’unanimité par les sept grandes familles Zogbélémou, comme le nouveau patriarche de N’Zérékoré. C’était le 23 décembre 2020, juste au lendemain de l’inhumation du doyen Hazaly.
Seul David Mansa, fils du patriarche Hazaly, avait trouvé à redire sur cette intronisation, en jouant les francs-tireurs. Dans cette foulée, il s’était auto désigné comme étant le digne successeur de son père au trône.
Cette posture dissidente de David Mansa avait bénéficié du soutien du maire de la ville, Moriba Délamou ainsi que du gouverneur de N’Zérékoré. Même si ceux-ci avaient fini par se rétracter, face à la levée de boucliers suscitée par leur immixtion dans guerre de succession, qui était sur le point de dégénérer en affrontement entre les camps des deux impétrants. Mais cette attitude des autorités de la capitale forestière pouvait laisser deviner la position du gouvernement dans cette crise successorale.
Raison pour laquelle le soutien de Damaro à David Mansa ne doit guère surprendre. Surtout que le président du parlement dit être dans l’esprit du chef de l’État. De quoi conforter le fils de Hazaly dans sa dissidence, se disant fort de l’onction du pouvoir.
Toutefois, certains observateurs se disent choqués par cette immixtion de l’honorable Damaro dans cette guerre de succession, lui qui est natif du quartier Kwuitèyapoulou, berceau des Zogbélémou, abritant la pierre sacrée de N’Zérékoré. Donc bien au fait de l’histoire du peuplement de cette cité forestière, où la moindre étincelle peut raviver le brasier. A moins que Damaro ne soit simplement un pêcheur en eaux troubles. Et c’est bien l’impression qu’il donne dans cette affaire.
Mamadou Dian Baldé