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Présidence du Conseil de l’Union Européenne : Emmanuel Macron aura-t-il le temps de faire avancer tous ses dossiers?

Entre les relations avec l’Afrique et les Balkans, la réforme des règles budgétaires, la relance économique, la position géostratégique de l’Europe, le maintien de l’État de droit, la maîtrise des frontières et des migrations, l’ordre du jour des six mois avenir est chargé pour l’Union européenne et pour la France. Les priorités dessinées par Emmanuel Macron, ce jeudi 9 décembre, pour la treizième présidence française du Conseil de l’Union européenne sont nombreuses.

Des doutes se font entendre en Europe sur la capacité du président Macron de mener à bien toutes les réformes et tous les chantiers décrits, ce jeudi 9 décembre, comme les priorités de la France pour son semestre européen, car l’élection présidentielle française va venir en perturber une bonne moitié. D’autres rappellent au contraire que les deux événements sont déjà entrés en conjonction en 1995, année de l’élection de Jacques Chirac.

Deux mois utiles de perdus

Au Parlement européen, dit notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet, des députés calculent que la période pré-électorale amputera la présidence française d’au moins deux mois utiles et pour les plus pessimistes, c’est dès la mi-mars qu’un premier ralentissement surviendra. Le devoir de réserve empêchera les ministres français de présider des réunions informelles, celles où ils ont le plus la possibilité de pousser les sujets inscrits au rang des priorités. Certains affirment qu’un changement de date aurait pu être obtenu : après tout l’Estonie a dû, en 2017, avancer de six mois sa première présidence tournante à cause du départ des Britanniques.

Mais la tenue de l’élection présidentielle française au printemps 2022 pourrait se révéler un obstacle mineur pour certains, qui estiment que plusieurs dossiers présentés par Emmanuel Macron sont en fait déjà bien avancés. C’est le cas – par exemple – pour la réforme de l’espace Schengen qui doit faire l’objet d’une présentation de la Commission dès la semaine prochaine ; c’est le cas aussi de la boussole stratégique (pour les futures orientations géopolitiques de l’Europe) que le chef de la diplomatie, Josep Borrell, a déjà préparée.

D’autres soulignent aussi qu’une grande partie du travail d’une présidence tournante de l’UE consiste en fait à rechercher des compromis à vingt-sept plus qu’à faire entendre son propre point de vue et, après tout, de nombreuses présidences ont laissé des dossiers inachevés.

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