Les autorités de transition ont révélé mercredi la création d’un mécanisme de concertation. Son objectif : la définition d’un « chronogramme électoral consensuel », en vue d’une sortie de crise et d’une levée des sanctions actuellement imposées par la Cédéao au Mali. Mais ce mécanisme suscite des réactions plutôt mitigées.
Les autorités issues des coups d’Etat d’août 2020 et mai 2021 ont demandé une prolongation de la période de transition de quatre ans, jugée inadmissible par l’organisation ouest-africaine. Depuis, le bras de fer est engagé, mais le dialogue n’est pas clos, et c’est dans cette logique de dialogue que Bamako a mis en place ce mécanisme. Mais ce dernier suscite cependant des réactions plutôt mitigées de la part des acteurs impliqués, à commencer par la Cédéao elle-même, qui a publié un communiqué.
Sobrement, la Cédéao « prend note du communiqué » diffusé par le gouvernement malien de transition, et tacle à deux reprises l’initiative : d’abord en rappelant que des « consultations techniques » sont déjà en cours entre le Mali et le Comité local de suivi de la transition – composé, déjà, de la Cédéao, de l’Union africaine, de la Mission onusienne dans le pays ainsi que du Ghana et du Nigeria. Une manière de signifier que ce mécanisme n’était peut-être pas nécessaire. Ensuite, en précisant que le Groupe de travail ministériel, deuxième organe du mécanisme annoncé par Bamako, « n’a pas été mis en place à ce jour. »
Une source ayant participé à la première réunion du « Groupe de travail élargi » se veut optimiste, mais sans enthousiasme : « c’est une initiative qui se met en place, il faut laisser un peu de temps. »
Plusieurs sources – maliennes ou internationales, directement impliquées ou observatrices averties – font plus clairement part de leurs doutes et craignent que les autorités ne cherchent, avec ce mécanisme, à afficher une bonne volonté de façade, destinée à donner le change. D’autres au contraire, veulent croire dans ce qu’ils considèrent comme une dynamique nouvelle et sérieuse pour une sortie de crise.
Lors de la première réunion, mardi dernier, le ministre malien de l’Administration territoriale, le Colonel Abdoulaye Maïga, a affirmé sa volonté de débloquer la situation « très rapidement », « pour sortir d’une situation malencontreuse qui ne profite ni au peuple malien, ni aux peuples de la Cédéao », selon des propos rapportés par le journal d’Etatl’Essor.
Aucune date n’a été indiquée aux participants pour la prochaine rencontre.