En quelques mois, l’ancien Premier ministre avait perdu plus de vingt kilos et contracté une grave maladie. Transféré d’urgence dans une clinique bamakoise, les autorités n’avaient jamais autorisé son évacuation sanitaire, en dépit des recommandations successives. Un acharnement qui a suscité de nombreuses réactions, au Mali et dans toute l’Afrique. Cet acharnement s’est poursuivi autour de la dépouille de l’ancien chef du gouvernement.
« Une persécution post-mortem », tels sont les mots d’un membre de la famille qui explique à RFI n’avoir pu accéder au corps de Soumeylou Boubeye Maïga que ce mardi, dans l’après-midi, soit plus de 24 heures après son décès. Et à quelle condition, puisque les autorités maliennes ont exigé que la famille de l’ancien Premier ministre s’engage à ne pas faire d’autopsie sur la dépouille.
« Au début, ils nous ont même dit qu’ils allaient faire une autopsie eux-mêmes, qu’ils allaient choisir le médecin » explique un membre de la famille. Mais les frères et sœurs de Soumeylou Boubeye Maiga, sa femme, ses enfants, n’ont pas confiance. Surtout, ils craignent pour l’intégrité de la dépouille. « Nous avons déjà les conclusions des médecins qui l’ont suivi et celles du Conseil national de santé, qui sont claires », explique un membre de la famille. « Nous ne voulions pas qu’ils profanent le corps ».
Après concertation, la famille de Soumeylou Boubeye Maïga accepte finalement de signer le document transmis par les autorités. « Nous étions choqués mais, pour des raisons religieuses, nous voulions aussi pouvoir organiser rapidement l’enterrement. »
Après 24 heures de sordides négociations, la famille peut donc enfin accéder au corps de Soumeylou Boubeye Maïga.
Ses obsèques sont prévues jeudi après-midi dans la maison familiale du quartier du fleuve, le corps de l’ancien Premier ministre sera ensuite enterré dans le cimetière bamakois de Niarela.
RFI