Les dirigeants de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) sont disposés à accepter un gouvernement militaire de transition au Mali pour 12 à 16 mois supplémentaires, a déclaré vendredi le président de la Commission de la Cédéao à l’issue d’un sommet à Accra.
Le bloc ouest-africain a également donné à la junte au pouvoir en Guinée jusqu’au 25 avril pour présenter un calendrier de transition démocratique et demandé aux dirigeants par intérim du Burkina Faso de réduire leur calendrier de transition à un délai « plus acceptable » que les 36 mois jusqu’ici annoncés, a déclaré Jean-Claude Kassi Brou lors d’une conférence de presse.
La Cédéao a condamné à maintes reprises les coups d’Etat militaires qui ont eu lieu au Mali en août 2020 et mai 2021, en Guinée en septembre 2021 et au Burkina Faso en janvier dernier, et s’efforce de favoriser le retour à un pouvoir civil.
« Nos valeurs démocratiques doivent être préservées », a souligné Jean-Claude Kassi Brou.
La Cédéao a imposé des sanctions au Mali et à la Guinée qui tardent à restaurer l’ordre constitutionnel.
Jean-Claude Kassi Brou a déclaré vendredi que ces sanctions seraient progressivement levées au Mali si les dirigeants respectent la période de 12-16 mois. Il a aussi prévenu que la Guinée ferait face à de nouvelles sanctions si elle ne respecte pas la date butoir du 25 avril.
La junte malienne, qui avait initialement promis d’organiser des élections en février cette année, a repoussé l’échéance à 2025 au moins, avant de ramener la période de transition à 24 mois.
La Guinée, où le président Alpha Condé a été renversé, n’a présenté aucun plan de transition, une incertitude qui crée des tensions dans la région et à l’intérieur du pays, a déploré Jean-Claude Kassi Brou.
Au Burkina Faso, la junte a proposé de rendre le pouvoir après trois années. Jusqu’ici épargnée par des mesures punitives, elle sera sanctionnée si elle ne libère pas l’ancien président Roch Kaboré d’ici le mois prochain, a prévenu le président de la Commission de la Cédéao.