Dans sa dernière sortie dans l’émission ‘’les polémistes’’, Ousmane Gaoual, le porte-parole du gouvernement, a une nouvelle fois prétendu que ‘’ le FNDC avait été dissout, il remet en cause le droit inaliénable de manifester, il prétend qu’un dialogue a été mis en place et enfin que le FNDC ne peut pas rencontrer le médiateur de la CEDEAO ‘’.
La Guinée est assurément un pays singulier à tout point de vue ; un pays de tous les paradoxes. La Guinée est aussi le pays de l’inversion de toutes les valeurs ; un pays où des voyous sont portés aux nues et des hommes vertueux voués aux gémonies.
Personne n’est dupe. Les guinéens, pour la plupart d’entre eux, savent que Ousmane Gaoual est le symbole du reniement des valeurs. Il est le porte-flambeau de ceux qui crachent et qui ravalent leurs crachats. Dans nos sociétés, c’est un comportement qui est très mal vu. Tout le monde sait pourtant que les mercenaires n’ont pas de vertu. Ousmane Gaoual ne peut donc donner aucune leçon de morale, de démocratie et de droit de l’homme à qui que ce soit.
Personne n’aime des individus sans vertu. Même au sein de la mafia, il existe un minimum d’éthique.
Le grand problème de Ousmane Gaoual, c’est qu’il n’en a pas. Il pense servir aujourd’hui Mamadi Doumbouya et son système. Mais même au sein de la nébuleuse CNRD, il n’a aucun respect. On l’utilise parce qu’il a la tête de l’emploi. Or, il n’y a rien de plus humiliant que d’être méprisé, humilié par des gens que vous pensez servir. Au sein du CNRD, Gaoual est très peu respecté parce que c’est un homme qui manque de conviction. Ce qui l’intéresse, c’est sa poche ou son compte bancaire.
Le FNDC a engendré le CNRD et le FNDC continuera ses activités sous le CNRD et lui survivra. Sans la mobilisation et la résistance du vaillant peuple de Guinée sous la bannière du FNDC, et malgré la répression des FDS dont les forces spéciales de Mamadi Doumbouya, le CNRD n’aurait jamais pu prendre le pouvoir.
À bien y réfléchir, l’on est amené à se poser l’inévitable question de savoir si la société guinéenne n’est pas un terreau fertile pour l’émergence et la promotion d’individus de petite vertu et qui, péché suprême, parviennent à se hisser au sommet de l’État pour gérer des affaires publiques. Par la délinquance sous toutes les formes, le larbinisme tous genres, les courbettes, la compromission et les intrigues les plus abjectes réussissent à accéder au bien public ; en somme les voleurs, les escrocs de la République qui font main basse sur ce qui appartient à tous et s’emploient, en usant du fruit de leur sale besogne, à « s’acheter » une image, se forger une légende et une réputation surfaites. Dans une société qui défend des valeurs et abhorre les individus sans scrupules, certains seraient déjà dans les poubelles de l’Histoire. C’est sans doute l’une des causes de l’échec du despote colonel Doumbouya dans sa volonté plusieurs fois affirmée de réformer la Guinée en la débarrassant de ce système mafieux qui entourait Alpha Condé. La présence de ce même système à ce niveau constitue indubitablement la preuve de son échec à faire de la Guinée un pays où la vertu prend le dessus sur le vice.
D’anciens trafiquants de drogue au tour du président du CNRD, des bandits à cols blancs qui parviennent à se recycler en se glissant dans les hautes sphères de l’administration publique, quoi de plus humiliant pour les Guinéens. C’est à croire que le destin de ce pays est d’être et de demeurer à la merci de copains et coquins qui le sucent comme une orange et qui expliquent cette anomalie par des bénédictions qu’ils auraient reçues de Dieu ou de leurs parents. Dans une autre société, de tels individus auraient tout simplement couvert les leurs de honte et d’opprobre à cause de la place qui leur est faite par les lois de la République. Et contrairement à l’idée qu’ils se font, aucun honnête homme ne peut éprouver la moindre jalousie ou envie vis-à-vis d’un délinquant, d’un homme dont le niveau de moralité est égal à zéro.
En effet, le FNDC échange régulièrement et étroitement avec certains chefs d’états de la CEDEAO, la commission de la CEDEAO et avec le médiateur. Ainsi, le FNDC n’a pas besoin de rencontrer le médiateur lors de sa mission en Guinée. Et, au lieu d’éteindre la voix du FNDC, il ne fait qu’accentuer la portée de nos discours en démontrant à la face du monde que nos discours sont vrais. Et « la vérité est révolutionnaire », comme ont dit de grands hommes
Mais toutes ces situations posent encore une fois la nécessité pour les Guinéens de s’interroger sur ce qu’ils veulent pour eux-mêmes et souhaitent léguer à leurs enfants et petits-enfants. Un pays où n’importe qui peut s’octroyer le titre d’homme d’État s’éloigne totalement et dangereusement d’une société fondée sur des valeurs et compromet les générations futures.
Une chose reste certaine : les individus qui pensent qu’ils ont une licence pour s’en prendre à tout le monde à travers des sorties ennuyeuses et nauséabondes, tout en restant indemnes et à l’abri de toute réplique, se trompent lourdement. Ce sera coup pour coup. Ceux qui sont incapables d’incarner la fonction ministérielle et qui veulent descendre dans la fosse septique, seront traités conséquemment. Une fonction ministérielle se mérite et impose une conduite exemplaire. Celui qui est incapable d’avoir une posture digne de sa fonction sera traité de manière conséquente.
À la prochaine……..
SEKOU KOUNDOUNO RESPONSABLE DES STRATÉGIES ET PLANIFICATION DU FNDC
MEMBRE DU RÉSEAU AFRIKKI NETWORK