Le président russe Vladimir Poutine a reçu mercredi 16 mars à Moscou le dirigeant syrien Bachar al-Assad, au moment où le Kremlin accentue ses efforts pour réconcilier la Turquie et la Syrie et affirmer son poids diplomatique malgré son isolement sur l’Ukraine.
Ces efforts interviennent alors que les cartes diplomatiques ont été rebattues de façon spectaculaire au Proche-Orient avec le rétablissement, parrainé par Pékin, de relations diplomatiques entre l’Iran et l’Arabie saoudite. Pour le Kremlin, orchestrer une réconciliation entre la Turquie et la Syrie, brouillées depuis 2011, permettrait d’afficher le poids diplomatique de Moscou malgré son isolement en Occident depuis son offensive en Ukraine.
La rencontre entre Vladimir Poutine et Bachar el-Assad a débuté vers 14h TU, selon des images retransmises à la télévision russe. Plusieurs ministres participaient à cette réunion, qui sera suivie d’un tête-à-tête entre les deux dirigeants. « Nous sommes en contact permanent et nos relations se développent », a déclaré Vladimir Poutine au début de l’entretien, saluant les « résultats importants » obtenus par Moscou et Damas dans la « lutte contre le terrorisme international ». De son côté, Bachar el-Assad a exprimé son soutien à l’offensive militaire que mène Moscou en Ukraine et a dit espérer que sa visite marquerait « une nouvelle étape dans les relations syro-russes».
Vers une réconciliation turco-syrienne ?
Mais l’un des principaux sujets au menu de cette rencontre devrait être le processus de réconciliation entre Ankara et Damas que Moscou cherche à accélérer, en organisant notamment un sommet avec Bachar el-Assad et le président turc Recep Tayyip Erdogan. « Les relations entre la Turquie et la Syrie vont certainement être affectées d’une manière ou d’une autre » par les discussions entre Vladimir Poutine et Bachar el-Assad, a ainsi déclaré mercredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Malgré leurs intérêts divergents en Syrie et l’appartenance de la Turquie à l’Otan, Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan ont étroitement coopéré ces dernières années, ce qui explique le rôle de Moscou dans la tentative de réconciliation turco-syrienne. Des diplomates de la Russie, de la Turquie, de la Syrie et de l’Iran doivent d’ailleurs se réunir cette semaine à Moscou pour préparer une rencontre entre leurs ministres des Affaires étrangères, avant un éventuel sommet présidentiel.
Fin décembre, les ministres turc et syrien de la Défense s’étaient déjà réunis à Moscou avec leur homologue russe, une première depuis 2011.
(Avec AFP)