Dans la nuit du vendredi 26 mai 2023, des hommes armés ont fait irruption au domicile du journaliste Amadou Tidiane Diallo, reporter au groupe de presse L’Indépendant dans le but de l’arrêter. L’attaque a eu lieu vers 21 heures dans le quartier Bambeto (Dar Es Salam) de la commune de Ratoma
Le lendemain de l’incident, le samedi 27 Mai 2023, notre rédaction contactée par téléphone la victime a décrit la scène : « Vers 21 heures, deux Hommes non identifiés sont venus à la maison à bord d’un véhicule non immatriculé et ont escaladé le mur. Lorsqu’ils sont entrés, ils ont trouvé mon cousin à la terrasse et ont directement demandé où était ma maison. Mais il leur a fait savoir que j’étais en déplacement ! Ils ont dit non ! « Il est là, nous savons ». Ils l’ont demandé de sortir mon ordinateur tout en mettant en garde les enfants, s’ils appellent au secours ils vont les tuer tous. Puis ils ont battu mon cousin et les enfants. Ils ont enfoncé la porte de ma chambre, et ils ont découvert que je n’étais pas là après, ils sont partis » a-t-il indiqué.
Notre confrère s’est dit inquiet pour sa sécurité et celle de sa famille, estimant que l’opération pourrait-être une attaque ciblée, puisqu’il avait déjà été arrêté à trois reprises sous le régime d’Alpha Condé et emprisonné. Fait intéressant, les personnes qui avaient procédé à ses arrestations sont maintenant le directeur central adjoint de la lutte contre la drogue, Abdoulaye Sangaré, qui était auparavant le commissaire central de la police de Kaporo rails et le Commissaire de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) qui était l’époque le directeur régional de la police de Conakry Mohamed Keita. Lorsqu’on lui a demandé s’il s’agissait d’un règlement de compte, notre confrère répond : « Aucune piste n’est à écarter’’ Il rappelle que le nommé Sangaré lui a voulu le mettre aux arrêts, il n’y a pas longtemps. « La manifestation du 20 mars 2023 le commissaire adjoint de l’office central anti-drogue Abdoulaye Sangaré m’a menacé sur le terrain à Bambéto en demandant pourquoi je participe toujours à la couverture des manifestations avec tout ce que je subis. ‘’tu es encore sur le terrain des manifestations’’ sans tarder, j’ai dû quitter le lieu sans rien dire aux autres journalistes qui étaient sur place. Lors de la dernière manifestation également organisée par les Force Vive de Guinée, le même Sangaré m’a vu à Cosa dont le point de départ était prévu pendant qu’on couvrait cette manifestation, il m’a regardé d’un regard effrayant. Ce qui m’a poussé ce jour-là aussi de quitter l’endroit. Maintenant si une équipe de police lourdement fait irruption dans notre maison pour me mettre aux arrêts, je pense qu’il y a quelque chose à penser. Aujourd’hui, si j’étais là-bas, personne ne pouvait imaginer ce qui allait se passer » a-t-il conclu.
Interview réalisé par Salifou Bangoura, Pour Mondemedia.info