A l’audience du 7 Juin 2023, le Tribunal correctionnel de Kaloum a retenu Monsieur Mehdi MOHSEN, l’entreprise SABEV, Aïssatou DIALLO et Boubacar DIALLO dans les liens de la culpabilité pour des faits d’abus de confiance.
En conséquence, il a condamné l’entreprise SABEV et Monsieur Mehdi MOHSEN à payer la somme de 12 260 177 000 GNF à Mamadou Bhoye BARRY, Lancinet FOFANA et Sékou KABA.
En même temps, cette juridiction a condamné Madame Aïssatou DIALLO et son frère Boubacar DIALLO en fuite au paiement de la somme de 39 744 870 000 GNF au profit des parties civiles.
Aussi, le Tribunal a constaté le dépôt de plus 30 milliards de francs guinéens sur son compte de l’entreprise BKS de Madame Aïssatou DIALLOjusqu’au mois de février 2022 alors qu’elle était en prison depuis le 27 Janvier 2022.
Malgré l’incompréhension de nos clients qui s’interrogent sur la motivation et les tenants de cette décision qui les condamne injustement, ces derniers ont été outrés du traitement partisan de cette actualité tant dans la presse que sur les réseaux sociaux.
A l’origine, c’est courant mars 2021 que Monsieur MOHSEIN a fait la connaissance de Madame Aïssatou DIALLO par l’entremise d’un chef d’Agence d’une banque de la place. A cette occasion, Madame DIALLO s’est présentée à lui comme étant une femme d’affaire qui évolue dans les domaines des pierres précieuses et des opérations de change.
Pour persuader davantage sa cible à lui faire confiance, elle a ajouté plus tard qu’elle traite des affaires de devise avec des cadres de la Banque Centrale de la République de Guinée et des affaires d’or avec un prince saoudien dénommé Mahmoud Aziz ibn Abdadal.
Ces opérations consistaient pour Monsieur MOHSENde recevoir des devises contre des paiements des contrevaleurs par chèque ou virements bancaires en francs guinéens.
Dans la foulée, le 07 Mai 2021 à 13h 13, Monsieur Mehdi MOHSEN a notifié, visa whatsApp, le solde de ces transactions en ces termes : « c’est ce que tu dois me donner jusqu’à date. »
En réponse, Madame Aïssatou DIALLO a avalisé sa dette de633 722 750 GNF en ces termes : « Ok c’est ce ke ge te doit merci. »
Le 25 Juin 2021 à 11h 29, Monsieur Mehdi MOHSENlui a encore notifié, à travers le même canal de communication, le solde de leur transaction qui rendait toujours Madame DIALLO débitrice de MonsieurMOHSEN à hauteur de 2 320 460 000 GNF.
Suite à l’annonce de la perte de deux chèques UBA remis par Monsieur Mehdi MOHSEN à Madame Aïssatou DIALLO, celui-ci a, par courriel en date du 30 Novembre 2021, écrit à la banque (UBA) pour annuler ces chèques.
Contre toute attente, lesdits chèques déclarés perdus ont été présentés en paiement par des parties civiles.
Aussitôt appelé par sa banque, Monsieur Mehdi MOHSEN a rappelé Madame Aïssatou DIALLO pour protester contre cette situation désagréable. Cette dernière a énergiquement marqué son étonnement avant de lui demander de rejeter ces chèques.
Le 22 Décembre 2021, Monsieur MOHSEN a également fait état à Madame DIALLO de la situation de leurs transactions qui rendait toujours cette dernière débitrice de plusieurs milliards de nos francs.
En réponse aux réclamations des dettes de Monsieur Mehdi MOHSEN, Madame DIALLO a persuadé celui-ci en excipant une attestation d’engagement du 15 Novembre 2021 et d’un investissement de plus de 66 milliards dans des affaires.
C’est dans l’attente du remboursement de la créance de Monsieur Mehdi MOHSEN qu’il s’est vu convoqué à la Direction Centrale des Investigations Judiciaires de la Gendarmerie Nationale où il sera interrogé avant d’être déféré avec Madame Aïssatou DIALLO au parquet du Tribunal de première instance de Kaloum, le 27 Janvier 2022.
Monsieur Mehdi MOHSEN et l’entreprise SABEV réfutent partiellement cette décision qui n’a pas tenu compte de tous les éléments du dossier et déclarent avoir déjà exercé appel contre ce jugement le même jour.
Le collectif des avocats de Monsieur Mehdi MOHSEN et de l’entreprise SABEV compatit certes à la souffrance des victimes, mais les exhortent à tendre la main à la bonne personne.
Le collectif s’interroge sur l’acharnement des parties civiles sur Monsieur Mehdi MOHSEN et l’entreprise SABEV alors que ces derniers sont aussi victimes qu’elles.
Le collectif s’interroge sur la passivité des parties civiles qui n’ont pu accomplir aucune diligence pour empêcher Madame Diallo de disposer de plus de 30 milliards déposés sur le compte de l’entreprise BKS pendant qu’elle était en détention.
C’est la preuve éloquente que nos clients ne sont nullement débiteurs de Madame DIALLO et que les montants réclamés par les parties civiles ont bien été utilisés par celle-ci.
Le collectif rappelle avoir produit aux débats des preuves irréfutables par lesquelles Madame Aïssatou DIALLO soutient être débitrice de Monsieur MOHSEN et avoue avoir investi plus de 66 milliards de francs guinéens dans des affaires de riz.
Le collectif ne comprend pas également les agissements des parties civiles qui, au mépris des preuves tangibles versés au dossier, tiennent mordicus à se faire payer par des personnes qui ne sont ni près, ni de loin bénéficiaires des sommes détournés.
Le Collectif réitère sa confiance en la Justice guinéenne et reste convaincu, qu’aux dires du droit, il obtiendra la relaxe pure et simple de leurs clients en appel.
Mais avant, le collectif invite tous au respect scrupuleux du droit à la présomption d’innocence de leurs clients qui sont en réalité doublement victimes.
Maître Francis Charles Kpaga HABA
Maître Pépé Antoine LAMA