La définition la plus partagée de la démocratie, c’est le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple. Loin d’un pléonasme, la répétition du terme » peuple » dans cette définition, exprime le rôle et la place de choix qu’occupe celui-ci dans ce système de gouvernance.
Même la diversité d’opinion basée sur la dictature de la majorité, ne saurait travestir le principe d’inclusivité et de légitimité que prône la démocratie.
La question qu’on est tenté de se poser, est de savoir comment faire en sorte que les citoyens ( le peuple) s’approprient des textes qui les gouvernent ? La réponse à cette interrogation à la fois simple et complexe, amène à mûrir les reflexions pour définir une méthode. C’est en cela que le Conseil National de la Transition, sous le leadership de son jeune Président visionnaire, a opté pour une approche participative et pédagogique.
Première du genre, cette initiative vise à impliquer en amont, le peuple dans le processus d’élaboration de la Constitution. L’effet recherché est d’abord, permettre aux citoyens d’apporter leurs contributions, exprimer leurs avis et attentes. Ensuite, permettre aux constituant( CNT), d’avoir une idée claire des aspirations légitimes du peuple et agir conséquemment. C’est ça l’essence de la démarche: l’inclusivité.
La rectification institutionnelle, va avec l’innovation. Changer de méthode pour plus d’efficacité dans la démarche. Mieux, le citoyen se sent considérer par son État. Il n’est pas question de s’enfermer dans une tour d’ivoire pour fabriquer des textes en déconnexion avec le choix du peuple.
Plus loin, le CNT n’est pas pour la procrastination dans le processus d’appropriation des principes et textes qui doivent gouverner la Guinée. Parce que, l’autre avantage des consultations et recueil des avis, c’est surtout l’économie d’une autre longue et délicate mission d’explication du contenu de la future Constitution. Il est clair, que lorsque vous avez déjà une idée des tendances, vous pouvez bâtir votre arsenal juridique avec une adhésion sans faille du peuple.
Donc, aussi longtemps qu’on pourra consulter chaque citoyen quelque soit sa position idéologique, religieuse ou politique, on est pas sûr d’être dans la dynamique de l’inclusivité.
Quoi de plus normal que de prôner une approche dans la diversité que de fabriquer un texte à la hâte qui va s’effilocher à la moindre volonté de tripatouillage des futurs gouvernants!
Car, si le peuple est impliqué dans toutes les étapes du processus, il demeurera assez vigilant dans la défense de la Constitution face à toute initiative visant à la galvauder ou la changer.
Donc, on ne peut pas vouloir de la démocratie et marcher sur ces principes. Surtout quand on se réclame acteur de la société civile. Une entité qui tire son honorabilité de son rôle d’alerte, d’interpellation, de veille et surtout de propositions concrètes susceptibles de corriger les insuffisances des précédentes Constitutions et textes fondamentaux de la République.
Mohamed 2 Kallo