Ce mardi 05 septembre 2023, marquant la célébration de l’an 2 du Comité National du rassemblement et le développement (CNRD) à la tête de la Guinée et mettant fin au pouvoir du Pr Alpha Condé après onze ans de règne, on déplore la mort des (3) jeunes adolescents et plusieurs blessés ainsi que des arrestations signalées. Mamadou Bailo Bah un des leaders de l’association de jeunes pour le développement de Dar-Es-Salam et militant de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) de Cellou Dalein Diallo fait partie de ces jeunes qui ont fait les frais de cette scène de violence. Des heurts ont opposé les forces de défense et de sécurité et les militants « pro démocraties »
Les agents sont rentrées dans les quartiers de Dar-Es-Salam, Bambeto, Hamdallaye, etc. afin de procéder aux arrestations de certains leaders de l’axe. A cette occasion, plusieurs jeunes ont été filés pour être mis aux arrêts. C’est le cas de Mamadou Bailo Bah résidant à Dar Es Salam un des quartiers de la commune de Ratoma, reproché d’être le noyau de la contestation à cause des rassemblements des personnes à son domicile. Interrogé à cet effet par notre rédaction, quelques jours après l’évènement, Mamadou Bailo Bah raconte le calvaire qu’il a subi depuis la démolition du domicile de Cellou Dalein Dilallo le 28 Février 2022 : « Depuis la démolition de la maison de notre président, la situation ne fait que compliquer pour les jeunes leaders de l’axe. Mais mes calvaires ont commencé à être pure qu’à partir du mois d’Août 2023 quand notre concession a été choisi pour servir de réunion aux jeunes qui définissaient la stratégie de manifestations politiques contre le pouvoir actuel qui, dans les assises nationales qui ont déjà liées a exclu certains acteurs politiques, non des moindres (UFDG et UFR) et des membres de la société civile (FNDC). A l’issue de ces rencontres, nous avons organisé des actions de désobéissance en manifestant sur la voie publique malgré que le gouvernement dans un communiqué avait interdit de manière illégale toute manifestation politique. A peine arrivés au lieu de rassemblement à bambeto, les militaires nous dispersèrent à coups de balles réelles entraînant deux morts et des blessés. J’ai reçu un projectile sur la tête, étant à terre, un autre me somma d’un coup de croche sur mon visage causant une déchirure de mes lèvres » a-t-il raconté sous les larmes aux yeux.
Admis dans une clinique du quartier, poursuit notre interlocuteur, les éléments de la BAC (Brigade anti criminelle) cagoulés, armés de kalachinokov débarquent dans ce lieu aux environs de 23h dans l’intention de « me kidnapper comme ça été toujours leur but. Mais grâce à l’aide des médecins, j’ai pu me sauver en escaladant le mur de la clinique » dénonce-t-il : « Comme si cela ne suffisait pas, ils sont allés pénétrer notre concession pensant que je suis à la maison en tenant des propos injurieux. Je fus alerté par les voisins de la venue de ces soldats chez nous. Quand ils ont su que je ne suis pas là-bas, ils ont tiré sur mon petit frère au pied. Jusqu’à présent mon frère n’arrive pas à s’en sortir de cette blessure. Les autorités veulent coûte que coûte me mettre aux arrêts. Ils me reprochent d’être le noyau de la contestation à cause des rassemblements, puisqu’un ancien cadre du parti qui est désormais dans le gouvernement de la transition connaissait depuis longtemps les réunions qui se tenaient chez nous. Donc depuis qu’il a rejoint le gouvernement, il a voulu acheter notre conscience et nous mettre en silence comme il a fait d’ailleurs avec beaucoup de nos amis. Mais nous on a juré de rester fidèle aux principes partis et au président Cellou. Depuis lors, je suis devenu une cible des autorités puisque je suis l’un des leaders de l’axe » regrette M. Bah.
Face à cette insécurité qu’il subit, Mamadou Bailo Bah dit n’avoir trouvé la solution que d’envoyer sa femme et sa fille de quelques mois dans son village natal à Dalaba afin de les mettre en sécurité. Il dit éviter le scénario de ce qui s’est passé avec mon jeune frère qui a été tiré par balle et toujours n’arrive pas à s’en remettre de sa santé. C’est pourquoi, il a décidé de rester à Conakry pour trouver à quoi nourrir sa petite famille, tout en restant loin de son quartier Dar-Es-Salam. Mamadou Bailo Bah reste toujours dans le viseur des nouvelles autorités afin d’être mis aux arrêts.
Amadou Tidiane Diallo