Halte aux propos présomptueux qui peuvent nous coller à la peau pendant des décennies. Qu’ils ne deviennent surtout pas les mythes fondateurs de notre politique. Ceux-ci démontrent une insuffisance diplomatique notoire.
Il nous faut des diplomates de formation et de carrière pour conseiller. Le ton et la forme de certains discours élogieux ont marqué notre pays pendant plus de 60 ans. Ne donnons pas raison à l’histoire en réitérant la même chose. Un sage dicton de chez nous dit : lorsque ton ennemi achète une voiture cède lui le passage.
Ceux, qui aujourd’hui ont le pouvoir technologique et financier sont incontournables et tout le monde est conscient de leur poids financier aux Nations Unies. Payons donc à leur hauteur pour revendiquer les mêmes droits qu’eux. Un chef d’Etat Africain a dit qu’il est traité sur le plan protocolaire au même titre que le président chinois, mais qu’il sait pertinemment qu’il n’a pas le même poids que lui.
Le jour où nous parviendrons à valoriser nos ressources sur place, nous soigner sur place, former nos cadres sur place, nous nourrir grâce à notre agriculture, construire correctement nos immeubles, fabriquer nos vélos, voitures avions et nos armes, nous pourrons nous taper la poitrine et hausser le ton. On ne peut pas menacer et demander l’aide en même temps.
L’espoir ne fait pas vivre. Aujourd’hui, si les chinois sont traités à égalité c’est tout simplement parce qu’ils ont atteint un niveau technologique comparable aux occidentaux. On se moquait jadis de la qualité des articles chinois, aujourd’hui, ils ravitaillent le monde entier. Demain ce sera l’Inde. Nous devons les imiter. Nous sommes trop en retard pour nous comparer à certains pays nantis. Faire cela, c’est reproduire la fable de la grenouille qui veut se faire aussi grosse qu’un bœuf. Ne donnons plus l’occasion aux puissants de nous recoloniser par la force pour avoir mis leurs intérêts vitaux en jeux. La tentative Russe en Ukraine en est une preuve éloquente.
Pour le moment sachons user des ressources que la nature nous a données en abondance pour tirer notre épingle du jeu. À cette manœuvre les pays du golfe en sont experts.
L’Arabie saoudite les émirats pour ne citer que ceux-ci, mènent les pays les plus puissants en barque grâce à leur pétrole qu’ils utilisent à bon escient. Assurant en même temps, un niveau de vie élevé pour leur population sans se taper la poitrine. Le Botswana est un autre exemple.
Nous avons besoin de l’intégrité et de l’honnêteté de nos dirigeants. Il n’y a pas d’autres secrets ou baguette magique. N’accusons pas les systèmes politiques, ni les organisations internationales : la CEDEAO, L’UA, Les Nations Unies dénoncées par certains États, mais qui ne les quittent jamais. C’est l’intégrité qui fait défaut dans mon pays.
Ce n’est point la démocratie qui pousse les manipulateurs de constitution à trifouiller, ni les corrupteurs à corrompre. L’honnêteté, la probité morale et intellectuelle, bref la dignité, le patriotisme manquent cruellement à nos dirigeants et sont la cause de nos crises à répétition. Ces vertus, comment les inculquer à nos futurs dirigeants ?
That is the question !
Les pêcheurs en eau trouble ne veulent pas de démocratie, puisqu’ils n’ont rien à proposer. Ils veulent naviguer à vue pour enraciner davantage la mauvaise gouvernance.
Pas fait pour l’Afrique est en soit péjoratif. Les Africains ne sont ils pas capables d’agir et réagir comme les autres ? C’est exactement cette idéologie que le colonialisme a prôné en Afrique. Le zoo humain de Tervuren en BELGIQUE en 1897 où l’homme noir amené de force du Congo a été exposé pendant la foire exhibé au public comme des animaux, en est une parfaite illustration.
Nos ancêtres avaient leur méthode pour diriger leur société adaptée à leur époque, aujourd’hui à jamais révolue. Nous avons intérêt à évoluer avec notre époque. Nos villages sont passés de zéro téléphone, aux portables les plus sophistiqués sans passer par le hertzien. On n’a jamais dit d’attendre, que ce n’est pas adapté à l’Afrique parce que nos ancêtres communiquaient par le tam-tam d’un village à l’autre. Si nous avons nos pieds dans l’antiquité, nous devons avoir nos têtes dans le thermonucléaire pour ne pas que le ridicule nous tue.
Les coups d’Etats même s’ils sont « justifiâtes » comme peut paraître celui de la Guinée, les Militaires ont le devoir de remettre le pouvoir constitutionnel en place. Pour ne pas perdurer dans une situation qualifiée de République bananière par certains et de Gondouana par les humoristes.
L’institution et/ou l’organisation qu’il faut à la place qu’il faut.
Je suis convaincu que la Guinée peut donner le bon exemple.
Dr Mandiouf Mauro SIDIBE