Du processus ayant conduit notre pays à l’indépendance, analysons deux aspects que nous avons toujours magnifié sans vraiment démontrer par la suite que cela avait de l’importance et de la place dans la conduite de notre pays ; il s’agit du vote et de la liberté.
En effet, c’est par le vote majoritaire du NON au referendum que nous avons pu accéder à la souveraineté nationale de façon pacifique. Un processus jugé non seulement exemplaire, mais aussi célébré dans un contexte mondial en pleine mutation.
Le mérite de ce résultat spécifique revient aux pères fondateurs qui, de 1946 à 1962, ont posé les actes conduisant à l’indépendance et aux premiers pas du nouvel État. La date du 2 octobre 1958 est l’une des étapes de ce long et périlleux processus qui résulte des efforts croisés de plusieurs acteurs ayant différents profils : anciens combattants, syndicalistes, politiques, intellectuels, leaders associatifs…
Malheureusement la plupart d’entre eux ont été jeté dans les oubliettes de la mémoire collective a cause de la sélectivité dans la rédaction de notre histoire dite commune. Toujours est-il que la version imposée reste questionnable dès lors qu’elle serait truffée d’omissions volontaires, d’amputations ciblées et de travestissements des faits réels.
Le vote étant le moyen d’expression utilisé pour nous rendre notre liberté, que ce que nous en avons fait par la suite ? À l’évidence il nous a permis de dire NON à la colonisation mais jamais à la domination écrasante de nos propres bourreaux.
La liberté au nom de laquelle nous avons appelé la Guinée et l’Afrique, quel est son état actuel dans notre pays ? Elle a été confisquée depuis par les différents dictateurs et leurs acolytes qui se sont alternés au pouvoir grâce à la fraude, la violence, la manipulation, le mensonge, l’enrichissement illicite etc.
De nos jours, il y en a même qui tentent de faire croire que le vote et la liberté qui font partie des grandes dimensions du modèle démocratique, ne sont plus adaptés à nos réalités, nos ambitions et nos cerveaux.
Aliou BAH
Président du MoDeL