Les marchés de gré à gré passés dans des conditions opaques et en violation du Code des marchés publics sont devenus la seconde nature du CNRD. L’émission » Mirador » de Fim fm évoquait ce mercredi un autre cas de marché octroyé sans appel d’offre.
De quoi s’agit ?
EGIS est une entreprise française présente dans les secteurs de l’aménagement, des infrastructures de transport, d’ingénierie, de conseil, d’eau et de l’environnement. L’entreprise travaille également dans l’exploitation routière et aéroportuaire.
Egis provient de la fusion, à partir de 2007, de plusieurs sociétés comme Scetauroute, Semaly (devenue Egis Rail), BCEOM, Isis ou encore Iosis.
En février 2023, la société EGIS et le gouvernement guinéen ont signé un contrat pour le conseil et le suivi technique des travaux de construction des infrastructures du Simandou.
La signature du contrat, pour une durée de 26 mois, s’est déroulée dans la plus grande opacité, sans appel d’offre.
En effet, ce contrat d’un montant de 300 millions de dollars est le prototype même du marché de gré en gré en raison de ses conditions d’attribution caractérisées par une opacité totale.
La société EGIS agit en tant que conseiller technique de l’Etat guinéen pour les infrastructures ferroviaires et portuaires du Simandou. La même société avait déjà obtenu le contrat de conseil d’ingénieur conseil des travaux de construction de la route Coyah-Mamou-Dabola et serait en bonne voie d’obtenir aussi le contrat de contrôle de l’extension de l’aéroport international de Conakry Ahmed SEKOU Touré sans appel d’offre.
Plusieurs interrogations se posent naturellement. Elles portent moins sur l’omniprésence de cette société de conseil au sein des grands projets d’infrastructures que sur les conditions opaques entourant l’obtention de ces contrats et les montants y afférant.
Cet exemple s’inscrit dans la dynamique de l’opacité qui caractérise actuellement tous les contrats liés aux infrastructures sur le Simandou en particulier et les marchés publics en général.
Les conseillers et négociateurs en chef du putschiste sur le Simandou, dont un d’entre eux a son fils qui travaille pour ce groupe, s’emploient activement à entretenir ce nid de corruption. Nous avons là un dossier qui intéressera dans un proche avenir la justice française compétente pour s’en saisir.
Dans leur propre intérêt et celui du peuple de Guinée, Rio Tinto et Wining gagneraient à opposer leur veto sur cette facture de 300 millions d’euros émise par EGIS jugée exhorbitante et en dehors des standards internationaux pratiqués en appelant le gouvernement à revoir à la baisse le montant à défaut d’obtenir la remise à plat complète de ce contrat nébuleux.
SEKOU KOUNDOUNO
RESPONSABLE DES STRATÉGIES ET PLANIFICATION DU FNDC