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Dans un an, la présidentielle américaine: les deux camps, démocrate et républicain, se préparent pour la bataille

Dans un an, ce sera l’élection présidentielle américaine. Si la tendance se maintient, les électeurs auront à nouveau à choisir entre Joe Biden et Donald Trump, qui reste le champion des républicains malgré ses ennuis judiciaires, comme en 2020. Une revanche qui n’enchante pas vraiment les démocrates.

 

Ils sont quelques dizaines ce soir-là au siège national du Parti démocrate, pour la réunion mensuelle des démocrates du district de Columbia. L’échéance présidentielle n’est pas encore au menu des discussions, mais cela n’empêche pas Elizabeth Mitchell d’y penser.

« Je suis très inquiète, parce que je vois le Parti démocrate national faire les mêmes erreurs que par le passé, explique-t-elle au micro de notre correspondant, Guillaume Naudin. Il commence à peine à investir un peu d’argent dans les élections locales où, à mon avis, se situe vraiment le combat. Quand nous n’investissons pas dans ces élections locales, nous ne gagnons pas les postes plus importants ».

Pour Elizabeth Engel, présidente des démocrates de son quartier, il va falloir mobiliser. « La participation est toujours une préoccupation, bien sûr. Les républicains votent, quoi qu’il arrive. Et nous, nous ne sommes pas bons pour ça. »

Et pour cela, il faut de l’enthousiasme. Or, le discours actuel sur les bons résultats économiques ne semble pas avoir d’impact. Et puis tout le monde sait que l’âge de Joe Biden est un sujet.

Chuck Burger milite depuis trente ans dans le parti. Il a donc vu évoluer l’actuel président. « Biden, juste la façon dont il bouge est bien différente de celle que les gens ont connue. Il est dans le paysage depuis des décennies. Les gens ne voient pas Joe Biden comme le gars avec qui ils iraient bien boire une bière. Je ne sais pas combien de temps il tiendrait après une bière ». Le président aura 81 ans dans un an et même 82 au début d’un éventuel second mandat.

En Arizona, il faudra faire du porte-à-porte pour gagner les voix démocrates 

Parmi les sept États-pivots, les swing-states,que l’un ou l’autre des candidats devra séduire pour espérer remporter la présidentielle, il y a l’Arizona. Cet État du sud-ouest est historiquement un bastion républicain, mais en 2020, Joe Biden a gagné avec une infime avance de 11 000 votes, confirmée par la justice. Pourra-t-il renouveler l’exploit alors que les Trumpistes, dont certains crient toujours au vol de leur victoire, espèrent une revanche ?

Selon le FBI, les risques de subversion électorale sont grands pour 2024. Au scrutin de mi-mandat en 2022, on avait encore vu des observateurs armés surveillant de près les bureaux de vote. Des candidats républicains au Sénat comme l’ancienne journaliste Kari Lakesurfent sur ce créneau. Mais on note qu’elle a adouci dernièrement son discours afin d’attirer des soutiens au-delà de la base trumpiste. Car désormais, les électeurs les plus nombreux en Arizona, ce ne sont plus les républicains mais les « indépendants », et ils sont au cœur des convoitises.

Beaucoup ont voté Biden en 2020, pour dénoncer Donald Trump et ses scandales. Ils aspirent à une offre politique renouvelée. Ils n’ont pas Joe Biden en odeur de sainteté, voyant – entre autres – la hausse des prix comme une conséquence de sa politique. Si le président démocrate est allé vanter sa politique d’investissement il y a onze mois à Phoenix, le candidat lui devra donc aller chercher leur vote, porte-à-porte, comme il l’avait fait pour le vote latino qui a contribué à sa victoire en 2020. Elle aspire dans les prochains mois à contrer l’agenda de l’extrême-droite, notamment sur l’immigration.

Une vente aux enchères très particulière

Côté républicain, Donald Trump reste plus que jamais le grand favori de la primaire, et ce, malgré ses quatre inculpations au pénal. Ses ennuis judiciaires en cascade semblent au contraire renforcer sa popularité auprès de sa base de partisans, comme l’a constaté notre envoyé spécial dans l’État de Géorgie, David Thomson. Dans cet État, était organisée jeudi dernier une vente aux enchères un peu particulière pour aider les co-inculpés de Donald Trump à payer leurs frais de justice.

Dylan vient de débourser 300 dollars pour un club de golf, sa modeste contribution à la cause trumpiste. « C’est pour la bonne cause. On a une procureure corrompue à Atlanta qui inculpe de bons citoyens américains avec des centaines de milliers de dollars de frais de justice. On doit faire quelque chose pour eux ! »

Fani Willis, la procureure d’Atlanta à l’origine de l’inculpation de Donald Trump, est la bête noire de la soirée. L’homme qui joue ce soir le commissaire-priseur a d’ailleurs tout fait pour la destituer. C’est Colton Moore, un élu républicain au Parlement de Géorgie et il n’hésite pas à secouer le chiffon rouge de la guerre civile en cas de condamnation de l’ancien président. « Les gens sont très en colère. Leur sang bout. C’est un cocktail dangereux pour la société. On n’a jamais vu ça aux États-Unis. On se croirait dans le tiers monde avec un système judiciaire instrumentalisé pour attaquer les leaders de notre parti et l’ancien président. »

Colton Moore a récolté 50 000 dollars pendant la vente aux enchères. C’est très encourageant, réagit l’un des co-inculpés de Trump présent dans la salle. Il s’agit de l’ancien président du Parti républicain de Géorgie, accusé d’avoir été l’un des faux électeurs de Trump. David Shaffer ne répond pas à la presse ce soir, mais il milite activement pour la réélection de Donald Trump, qui n’a pourtant pas versé le moindre dollar pour le soutenir.

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