Si je reprends la parole aujourd’hui ce pour exprimer mon indignation de l’assassinat de deux hommes en blouse blanche dans la nuit du 04 novembre 2023, dans une ambulance qui aurait été pris pour cible par des agents des forces spéciales de la république de Guinée, alors qu’ils transportaient un patient vers un service spécialisé à l’hôpital national Ignace Deen.
Je m’incline à la mémoire des illustres victimes, les 2 agents de santé qui ont perdus la vie dans l’accomplissement de leurs missions régaliennes, mais aussi à cette petite fille qui a été tué en accompagnant son papa à l’hôpital.
À savoir sur la période de la tragédie, selon les informations que nous avions reçu, les faits se sont déroulés durant le dernier tiers de la nuit, une période où même le hibou fait sa sieste, c’est dans cette nuit noire que ces deux agents ont quittés leurs domiciles, laissant famille et amis pour faire face au sens du devoir professionnel et républicain.
Ce sont des soldats de la nation, qui sont partis dans l’anonymat complet, d’ailleurs aucune justice ne sera faite et aucune action politique ne sera entreprise, plus triste encore aucune action n’a été entamé par la corporation pour les rendre hommage ou pour réclamer une amélioration des conditions de travail des médecins de Guinée afin d’éviter une telle tragédie.
Depuis ce jour je me re-pose encore la question, après 2 ans de l’assassinat d’un médecin à koloma par des forces armées alors qu’il quittait son service à l’hôpital national donka.
En dépit de justice, est-ce que nos armées sont formées sur les règles des droits humanitaires ? Car même en temps de guerre, les humanitaires et leurs moyens de transport sont épargnés, les touchés est un crimes de guerre.
Comment est-il possible de pointer une arme et fusillé l’équipage d’une ambulance ? Sans autant devoir s’expliquer et de répondre immédiatement devant la loi.
Aujourd’hui le silence qui nous inquiète de plus étant jeune médecin est celui de l’ordre national des médecins de Guinée et du syndicat des médecins de Guinée.
Ces deux entités sont devenues un cimetière où repose l’espoir des jeunes médecins de Guinée.
Aucune orientation, aucune perspective et aucun soutien même dans les moments les plus tragiques que la corporation traverse.
Dans une telle situation, votre rôle devait être d’identifier rapidement les victimes, de communiquer sur la situation, de dénoncer des tels actes et de réclamer la justice pour les victimes, mais aussi des indemnités pour leurs familles.
Si cette corporation doit être une famille nous devons ensemble lutter contre toute les fléaux qui nous assaillent.
Reposez en paix chères confrères, vous mérité d’être décoré au rang des martyrs de la république.
Votre confrère Barry Ibrahima Sory