C’est un petit événement militaire mais un réel tournant stratégique pour l’Ukraine qui s’est déroulé vendredi au sud du pays. Les forces armées de Kiev ont annoncé avoir abattu trois avions de chasse russes de type Soukhoï en opération dans la région de Kherson. La nouvelle a été partiellement confirmée du côté russe, alors que dans cette guerre, le contrôle du ciel est un élément absolument essentiel.
Pourquoi l’Ukraine n’a pas pu percer lors de sa contre-offensive ? Parce qu’elle ne disposait pas de la supériorité aérienne, ni d’avions en nombre suffisant d’ailleurs. Depuis des mois les chasseurs russes, eux, s’approchent de la ligne de front, font des piqués et bombardent les forces ukrainiennes ainsi que l’arrière sur 40 km, avec des bombes volantes lâchées depuis le ciel.
C’est exactement le type d’opération que menaient trois avions de chasse russe Soukhoï de type SU-34, parmi les plus modernes de la flotte du Kremlin, lorsqu’ils ont été abattus par la défense anti-aérienne. Les trois avions opéraient pour bombarder la tête de pont de Krynky que les Ukrainiens ont réussi à établir à l’est du Dniepr.
Les blogueurs et commentateurs militaires russes ont confirmé la perte des appareils et équipages tandis qu’à Kiev, on déclare que l’interception a été opérée par une batterie de défense anti-aérienne Patriot confiée à la brigade de défense anti-aérienne d’Odessa. « Aujourd’hui à midi, trois chasseurs-bombardiers russes Su-34 ont été abattus dans la zone opérationnelle sud », a annoncé sur Telegram le commandant de l’armée de l’air ukrainienne, Mykola Olechtchouk.
Désormais, l’armée russe réfléchira à deux fois avant d’approcher ces couteux avions de la ligne de front, les Ukrainiens, quant à eux, vont continuer à renforcer leur dispositif. Ils vont recevoir de nouvelles batteries Patriot, notamment en provenance du Japon. « Que chaque pilote russe soit au courant de notre réponse à chaque tueur russe – aucun d’entre eux ne restera impuni », a ajouté Volodymyr Zelensky lors de son allocution de vendredi soir.
Pour les Ukrainiens, cela représente quelque chose de très important parce qu’on peut dire que c’est la plus grande perte d’avions russes depuis, si je ne me trompe pas, avril ou mai dernier…
RFI