Quelques jours après le drame survenu au stade de N’Zérékoré, les autorités de la transition à travers son comité de crise ont interdit l’utilisation du nom ou de l’image du président de la transition le Général Mamadi Doumbouya dans l’organisation des activités sportives ou autres sans autorisation préalable. L’annonce a été faite ce jeudi,5 décembre 2024 par le Premier ministre chef du gouvernement chez nos confrères de RFI.
Amadou Oury Bah pointe du doit l’absence des dispositions adéquates prises devant éviter cette tragédie.
« C’est tout à fait vrai ce que vous dites. Mais la bêtise humaine, la fatalité, parfois l’incompétence dans une ambiance de surexcitation et aussi impréparation. La malgouvernance elle est globale. C’est la raison pour laquelle le comité de crise qui a été institué s’est retrouvé tout à l’heure, et il a été indiqué:
-Premièrement, de ne plus utiliser sauf accord formel, l’image du président dans l’organisation d’une quelconque activité sportive qu’elle soit.
-Deuxièmement, que toute manifestation qu’elle soit festive ou autre doit être dûment encadrée.
-Et dernièmement, la commission d’enquête est totalement responsable et en toute indépendance pour mener les enquêtes »
Interrogé sur les circonstances de ce mouvement de foule, le Chef du gouvernement a laissé entendre qu’il est encore prématuré de dire la cause exacte. Mais précise que c’est l’enquête qui déterminera même si la thèse liée à un mauvais arbitrage du match qui oppose l’équipe de N’Zérékoré à celle de Labé reste soutenue.
« Vous savez, on ne peut pas dire exactement les circonstances qui ont amené cela mais, il y a eu un arbitrage qui n’était pas du tout adéquat qui a amené de frustration et de colère. Et c’était le début d’un engrenage tragique dans un stade qui n’est pas aux normes, qui n’a qu’une seule ouverture et ça a tourné à cette tragédie macabre que nous déplorons. Dans le contexte actuel, le garde des Sceaux ministre de la Justice a mis en place une commission d’enquête qui passera en revue tout les aspects du match pour situer les responsabilités », rassure t-il.
A l’occasion de la finale de ce tournoi doté du trophée Général Mamadi Doumbouya, deux ministres de son gouvernement étaient présents à savoir les ministres de l’agriculture et celui des sports. Seront ils soumis aux enquêteurs pour situer les responsabilités? En tout cas Bah Oury ne s’oppose pas à cela.
« Bien entendu. Parce que l’intérêt de la commission d’enquête, c’est d’avoir la vérité sur cette affaire ».
La guerre de chiffres par rapport aux morts continue d’alimenter les débats. Le gouvernement parle de 56 morts alors que des organisations de de défense des droits de l’homme parlent de 135 morts. Sans sous estimer ou surestimer le nombre, Bah Oury se réserve d’aller au delà du chiffre déclaré par le gouvernement.
« C’est vrai, qu’ il y a eu des personnes qui ont été amenées dans des hôpitaux et selon des sources hospitalières il y a 56 morts. Nous sommes à ce niveau là. Toutefois, il faut des enquêtes pour permettre de savoir est-ce qu’il y a eu des personnes blessés ou mortes qui ont été soustraites du circuit des hôpitaux et qui pourraient se retrouver parmi les noms des victimes. Quoi qu’il en soit, le gouvernement guinéen à tous les niveaux est soucieux d’avoir une idée claire de l’arithmétique des personnes qui sont décédées. Loin de leur intention de sous estimer ou de surévaluer le nombre de morts », affirme le locataire du Palais de la Colombe.