Le CNRD à travers son gouvernement a émis tout récemment un emprunt obligataire de 2000 milliards soit 200 millions de dollars . Si le modèle est classique en termes de financement , l’Etat fait appel à l’épargne publique à travers des emprunts pour financer des projets ou du déficit. À date , il y a un vrai souci en termes de souscription au niveau des banques primaires. Bref , il n’y a plus de confiance.
Pour cause , la BCRG avait contraint tout récemment les banques primaires à mobiliser 5000 milliards soit 500 millions de dollars malheureusement sans aucun objet. Une souscription qui avait été fait en catimini puisque ce sont les réserves qui ont été puisés donc un consentement forcé . Le plus choquant est qu’il n’y a aucune tracabilié de ces 500 millions de dollars . Aucune école construite, pas d’hôpitaux absolument rien .
Le souci de la souscription des 2000 milliards est lié d’abord à l’objet, on ne sait pas ce qu’on finance et surtout le choix de Afrilandfirst Bank sans appel d’offres et sans aucune concertation avec les autres banques primaires avec une commission de 0,5 % pour elle seule soit 1 millions de dollars sûrement à redistribuer avec certains membres du CNRD. Les banques primaires refusent de jouer le jeu de cette corruption bien déguisée.
La BCRG a même baissé le taux de réserve obligatoire des banques primaires de quelques points de base, pour y faire face mais même avec cela, la souscription ne pourra être qu’à hauteur de 132 milliards soit à peine 6% des 2000 milliards. Cela prouve à suffisance que la confiance n’existe plus entre le CNRD et les banques primaires, un véritable frein à l’économie Guinéenne.
Il faut le dire qu’il est tout à fait normal que les banques primaires soient réticentes, la mission récente du FMI n’a pas donné de suites favorables au demande d’accompagnement suite au refus du ministère des finances et du gouvernement de donner le contrat de Simandou pour comprendre les enjeux et ce que L’Etat Guinéen pourra gagner afin de continuer à donner des perfusions à une économie bancale.
On peut quand même se poser des interrogations sur comment les 500 millions de dollars ont été utilisés surtout du fait que la Société Générale a financé à hauteur de 40 millions de dollars le projet de remplacement des 4 ponts de Tanene avec des entreprises sérieuses comme Sogea Satom et Leduc . Si on a pû faire ce pont avec 40 millions de dollars , le CNRD aurait pu faire des infrastructures dignes de nom avec 500 millions malheureusement la corruption et les marches de gré à gré passent par là.
Bella BAH
Économiste, Activiste très très indépendant
abbellabah@gmail.com