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GUINEE- Notre Gouvernance sous le professeur Alpha CONDE, au-delà de tout ce qui a été reproché à tord ou à raison…(Par Souleymane Dounoh keita)

A mon tour.

Dans la Guinée d’aujourd’hui, il est frappant de constater à quel point l’ingratitude, la malhonnêteté et l’opportunisme se sont enracinés dans notre quotidien, en particulier parmi ceux qui occupent les échelons de l’espace public. Ces maux, bien que présents sous différentes formes depuis des décennies, semblent avoir atteint des sommets jamais vus auparavant. L’élite, censé incarner l’intégrité et la rigueur, est aujourd’hui un modèle d’opportunisme éhonté.

La versatilité des acteurs politiques est particulièrement flagrante. Les engagements de ces hommes et femmes, ne sont qu’un masque dissimulant leurs véritables intentions : satisfaire leurs intérêts personnels et ceux de leur cercle restreint. Leur pseudo-conviction n’est qu’une façade derrière laquelle se cache un appétit insatiable de pouvoir, de privilèges et d’enrichissement rapide. Il est de plus en plus difficile de discerner ceux qui œuvrent réellement pour le bien de la Guinée de ceux qui n’ont d’autre objectif que de se remplir les poches au détriment du peuple. La vérité devient un luxe inaccessible, une illusion perdue dans la brume des promesses non tenues.

Ce climat de malhonnêteté et d’opportunisme est d’autant plus dévastateur dans notre administration publique car, au lieu d’être un modèle de rigueur, de transparence et de service à la population, s’est transformée en une jungle où règne la loi du plus fort. Loin des idéaux de justice, d’équité et de respect des valeurs humaines, les acteurs politiques, culturels, administratifs et économiques se livrent à une compétition féroce pour accéder à ce que certains appellent la « mangeoire », un butin qu’ils s’arrachent sans scrupules. Tout est désormais bon pour gagner la faveur du pouvoir en place : adulations, renoncements, compromissions, mensonges.

Le constat est sans appel : l’État, jadis vecteur de cohésion et d’unité, est devenu un terrain de chasse où seuls ceux qui savent manipuler les règles en tirent profit. Le peuple, lui, se trouve noyé dans une mer de promesses non tenues, de discours vides et de faux semblants. Il ne sait plus où donner de la tête, à qui faire confiance, ou comment se relever d’une série de déceptions qui semblent ne jamais finir. Les valeurs qui fondaient la Guinée, telles que la solidarité, l’honneur et le respect des autres, sont de plus en plus éclipsées pa

r l’individualisme, la malhonnêteté et l’opportunisme.

Si la période du président Ahmed Sékou Touré reste une page controversée de notre histoire, la Guinée d’aujourd’hui se trouve prisonnière d’une autre forme de tyrannie, plus insidieuse et tout aussi destructrice : celle de l’absence de principes et de repères. Depuis 1984, les acteurs politiques, quels qu’ils soient, ont poursuivi une même ambition : celle de leur propre ascension et de leur bien-être personnel. Le pays, ainsi, continue de vivre sous l’emprise de ceux qui se battent non pour la justice et la vérité, mais pour leur propre pouvoir et privilège. Dans cette quête effrénée, la dignité, la morale, et l’intérêt général n’ont plus aucune place.

Aujourd’hui, nous pouvons dire sans détour que la Guinée est piégée par des décennies de lâcheté collective. La quête de l’État, du pouvoir, des privilèges est devenue le seul objectif, notamment pour les cadres. La condescendance, la fausse humilité et l’hypocrisie se sont substituées à la véritable capacité à gouverner avec honnêteté et vision. L’émergence d’une nouvelle classe politique, toute aussi opportuniste que la précédente, n’a fait qu’aggraver ce cercle vicieux.

Nous assistons, dans un silence désespérant, à la chute de nos valeurs fondamentales, à l’effondrement de ce qui faisait la dignité de notre nation. Les générations passées ont pu goûter à des périodes de gloire, mais nous, nous sommes témoins d’une Guinée qui se perd dans un marasme de compromissions et de bassesses. La Guinée d’aujourd’hui semble avoir oublié la promesse de justice et de prospérité, au profit d’une guerre des égos et des ambitions personnelles.

Puisse que moi, en ma qualité d’ancien dignitaire, je dois continuer de ruminer mes pensées en vue de me réinventer. Une réinvention à laquelle je crois fermement avec la conviction que la dynamique que nous construisons présentement, deviendra une alternative certaine pour notre pays. Nous sommes conscients de la profondeur du mal qui nécessite une mise à plat pour repartir sur de nouvelles bases. Evidemment, notre gouvernance sous le professeur Alpha CONDE, au-delà de tout ce qui a été reproché à tord ou à raison, a le mérite d’avoir mis des bases dans certains secteurs stratégiques du développement dont les bénéfices profitent aux guinéens. Ni l’enfumage et ni l’accaparement, encore moins le nihilisme et le mépris, ne sauraient effacés ces réalités.

Dans cette quête de réinvention, il est essentiel de nourrir une vision claire et constructive pour l’avenir, ancrée dans une prise de conscience collective. Le processus de transformation que nous devons engager nécessite une réévaluation des acquis et des erreurs du passé, mais aussi une volonté de bâtir sur des bases solides. Il ne s’agit pas simplement de critiquer, mais de tirer les leçons de ce qui a été fait, tout en réaffirmant l’importance d’un engagement commun pour un développement durable et inclusif. Chaque acteur, à son niveau, a un rôle à jouer dans cette dynamique, et c’est ensemble que nous pourrons redresser la barre et offrir aux générations futures des fondations plus solides, plus transparentes et plus justes. La réinvention que nous prônons est celle d’un avenir où chaque avancée, aussi petite soit-elle, est un pas vers une Guinée plus prospère et plus équitable.

                                                          Honorable Souleymane DOUNO KEITA