Il fut longtemps salué comme l’un des piliers du système de santé guinéen, un formateur rigoureux, un médecin d’exception, un serviteur de la nation. Aujourd’hui, le Professeur Dady Baldé, Directeur général de l’hôpital national Ignace Deen se retrouve au cœur d’une tourmente judiciaire. Pourtant, au-delà des accusations, une question se pose : peut-on effacer en un instant des décennies de service et d’engagement pour la santé publique ?
Un bâtisseur du savoir médical
Ceux qui le connaissent le disent sans détour : le Professeur Dady Baldé n’est pas un homme ordinaire. Il est de ceux qui façonnent des générations, qui transmettent un savoir avec passion et exigence. Sous son aile, des dizaines de médecins sont devenus spécialistes en cardiologie, des centaines d’étudiants en médecine ont bâti leur avenir, portés par sa rigueur et son expertise.
« Il a formé plus d’une vingtaine de cardiologues et en accompagne encore une cinquantaine en spécialisation », souligne Dr Kaba Abdoulaye, Président des Acteurs Dynamiques de la Santé (ADS) et coordonnateur national de la Coalition Nationale des Professionnels de la Santé (CONAPROS).
Faut-il rappeler que derrière chaque grand médecin, il y a un maître, un guide, un formateur qui a su inculquer l’excellence ? Pour beaucoup, Dady Baldé est ce maître.
Un leadership au service de la nation
Médecin des hôpitaux, enseignant, mais aussi organisateur hors pair, le Professeur Baldé a porté sur ses épaules des missions cruciales pour la Guinée. En 2024, c’est lui qui dirigeait la mission médicale du pèlerinage à la Mecque, veillant à ce que chaque pèlerin bénéficie d’une prise en charge adaptée.
Les résultats parlent d’eux-mêmes :
« Si le taux de mortalité a été aussi bas cette année, c’est grâce à lui. Son choix rigoureux des équipes médicales a sauvé des vies », affirme Dr Kaba.
Là encore, son engagement a fait la différence. Et pourtant, aujourd’hui, c’est son honneur qui est en jeu.
Quand l’intégrité devient une cible
Dady Baldé n’a jamais été un homme de compromission. Son entourage le décrit comme droit, exigeant, parfois intransigeant. Un défaut ? Ou une qualité rare dans un système où l’intégrité dérange ?
« C’est une icône du système de santé guinéen », insiste Dr Kaba.
Alors, la justice suit son cours, comme elle doit le faire. Mais il serait prématuré de condamner un homme avant que la vérité ne soit établie. La présomption d’innocence n’est-elle pas un principe fondamental ?
L’histoire retiendra-t-elle l’essentiel ?
Un parcours comme celui du Professeur Dady Baldé ne se réduit pas à une affaire en cours d’instruction. Il est fait de vies sauvées, de carrières bâties, d’un engagement sans relâche pour la médecine guinéenne.
Aujourd’hui, il fait face à une épreuve. Mais quelle que soit l’issue, une chose demeure : on ne raye pas l’héritage d’un homme d’un simple trait de plume.
Laguinee.info