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Tierno Monénembo n’est pas Tarzan

 

Tierno Monénembo est bien plus qu’un écrivain : il est la conscience littéraire de l’Afrique et une fierté nationale pour la Guinée. Par son talent, son engagement et son exigence intellectuelle, il a hissé haut le nom de notre pays à travers le monde. Écrivain émérite, enseignant chevronné, penseur rigoureux, il mérite respect et considération pour tout ce qu’il a apporté à la littérature, à la réflexion critique et à la culture guinéenne.

Une plume inébranlable

Dans le vaste paysage de la littérature africaine, rares sont ceux qui ont su imposer un style, une constance et une rigueur intellectuelle aussi marquants que Tierno Monénembo. Son œuvre, ancrée dans la quête de vérité et de justice, traverse les générations et les frontières. Depuis 1958, il n’a jamais dévié de sa trajectoire : éclairer, dénoncer et célébrer son peuple et sa Guinée natale.

Si certains s’agitent au gré des opportunités, sautant d’une idée à l’autre comme des Tarzans de la pensée, Tierno Monénembo, lui, demeure un roc. Son œuvre, reconnue et célébrée à l’échelle mondiale, est un miroir de l’âme guinéenne, une mémoire vivante qui critique autant qu’elle inspire.

Un respect qui lui est dû

Ce qui me révolte, c’est de voir des voix s’élever en Guinée pour salir un homme de cette trempe, pendant que le reste du monde le célèbre. Seule la Guinée peut faire cela à Tierno Monénembo. Comment comprendre qu’un écrivain qui porte la dignité de notre nation sur la scène internationale puisse être la cible d’attaques aussi viles ?

En tant qu’artiste et représentant de la culture au CNT, je refuse de me taire face à cette injustice. Qui, en Guinée, peut revendiquer une plume aussi puissante et influente que la sienne ? Il est notre plus grand écrivain vivant, un monument de la pensée africaine. Le respect qu’on lui doit ne devrait même pas être un sujet de débat.

Critiquer est un droit, mais insulter une figure de cette stature, c’est offenser non seulement l’homme, mais aussi la Guinée elle-même.

Un héritage à préserver

La grandeur d’un peuple se mesure aussi à la manière dont il traite ses figures d’exception. Malheureusement, nous avons pris l’habitude de salir, humilier et insulter ceux que Dieu a dotés de pouvoir et de privilèges :
1. Les chefs,
2. Les intellectuels,
3. Les riches,
4. Les artistes et célébrités.

Or, ces personnalités méritent respect et retenue, même dans la critique. On ne s’adresse pas à elles avec légèreté, mais avec des arguments réfléchis et des mots pesés. Tierno Monénembo fait partie de ceux qu’il faut honorer et protéger, car son héritage est une richesse inestimable pour notre nation et notre histoire.

Au même titre que Mory Kanté, Binta Laly Sow, Sory Kandja Kouyaté, Camara Laye, le Professeur Djibril Tamsir Niane, Italo Zambo, Keïta Fodéba, Fodé Conté, Seny Malomou, Grand Tounk, Sow Bailo, Moussa Koffoe, Takana Zion, les Ballets Africains, l’Ensemble Instrumental de Guinée, les Amazones de Guinée et tant d’autres figures emblématiques de notre culture, il mérite respect et considération.

L’histoire retiendra ses mots, pas vos insultes

À ceux qui cherchent à salir Tierno Monénembo, sachez une chose : vous n’effacerez jamais son héritage. Ses écrits resteront, sa pensée perdurera.

Et l’histoire, elle, retiendra ses mots, pas vos attaques.

Honorable Mamadou Thug
Artiste comédien et membre du CNT