Tribune d’un citoyen libre à ceux qui feignent d’ignorer
Ils l’ont condamné à deux ans de prison ferme. Aliou Bah, opposant guinéen, figure d’une jeunesse éveillée, porteur d’une parole libre. Son crime ? Avoir dit tout haut ce que le pouvoir veut enterrer : que la Guinée est aujourd’hui gouvernée par un régime militaire brutal, sans légitimité populaire, sans boussole démocratique.
Ce procès n’avait rien de judiciaire. Il était politique, sur commande, rendu au nom de la peur. Pire encore, le procureur de la République a lui-même fait appel pour aggraver la peine ! Oui, la dictature ne supporte pas qu’on lui échappe. Alors elle frappe. Plus fort. Toujours plus fort.
Mais ce qui nous étouffe davantage que le verdict, c’est le silence complice des puissances dites démocratiques.
Car pendant que des voix s’éteignent à Conakry, Paris applaudit le silence.
La France officielle, celle qui se dit patrie des droits de l’homme, continue d’apporter son soutien diplomatique, logistique et moral à une junte militaire qui emprisonne les opposants, exécute les manifestants, et fait disparaître les militants.
Foniké Menguè.
Billo Bah.
Habib Marouane Camara.
Trois noms. Trois jeunes leaders. Trois symboles. Portés disparus. Ni vivants, ni morts. Effacés par un régime que la France continue de fréquenter, de financer, de saluer.
Mais dans ce brouillard d’hypocrisie, une voix s’est levée. Celle d’un élu français. Aurélien Saintoul, député de La France insoumise, a osé briser le consensus servile. Voici ce qu’il a écrit, noir sur blanc :
📌 Aurélien Saintoul (@ASaintoul)
« Deux ans de prison pour “offense au chef de l’État”, le putschiste Mamadi Doumbouya !
Que fait donc la France à soutenir ce régime qui emprisonne ses opposants, comme Aliou Bah,
ou les fait disparaître comme Foniké Menguè, Billo Bah et Habib Marouane Camara ? »
Ce n’est pas qu’un tweet. C’est un acte politique. Un miroir tendu à l’Élysée.
Et nous y voyons, gravée en pleine lumière, la trahison des principes républicains au profit d’intérêts miniers, sécuritaires et diplomatiques.
Alors nous demandons, sans détour :
Combien d’Aliou Bah faudra-t-il ?
Combien de Foniké Menguè “disparus” pour que Paris daigne parler ?
Combien de cadavres politiques avant que la France cesse d’embrasser les bourreaux ?
L’histoire est une sentinelle.
Elle regarde. Elle note. Elle accuse.
Et quand viendra l’heure du réveil populaire, nul silence diplomatique ne tiendra lieu d’excuse.
Alpha Issagha Diallo
Militant des droits humains
Citoyen libre et debout