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« Réformateurs » de carton, fossoyeurs de convictions

Ils ont posé devant les caméras comme des héros. Ils ont rassemblé leurs plus beaux costumes, repassé leurs vieux griefs, aligné leurs visages ternes derrière un pupitre de mascarade. Puis ils ont parlé.

Et ce fut la catastrophe.

« Unir pour Avencer. »

Oui. Avencer.

Ils l’ont écrit. Imprimé. Affiché. Assumé.

Ils ont ainsi résumé, d’un seul mot, le niveau abyssal de leur imposture.

Le ridicule, ici, n’est pas un accident. C’est un programme.

Qui sont-ils ? Des recalés du combat, des figurants de l’Histoire, des revanchards qui n’ont jamais su exister sans trahir. Ils débarquent en pleine crise nationale pour frapper… leur propre camp. Les balles sifflent, la répression tue, l’exil frappe les meilleurs, mais eux, ces héros d’un jour, choisissent leur cible : Cellou Dalein Diallo.

Ils parlent de réforme ? Mais ils n’ont même pas réformé leur conscience.

Ils osent invoquer l’unité, eux qui n’ont jamais tendu la main qu’à la compromission.

Ils prêchent la victoire, eux qui n’ont jamais pris la rue, jamais pris de coup, jamais pris de risque.

Ils prétendent guider un peuple, alors qu’ils ont du mal à guider une phrase correcte.

Comment leur faire confiance, quand le mot “avancer” les dépasse ?

Leur conférence de presse était une cérémonie d’adieu.

Adieu à l’honneur.

Adieu à la loyauté.

Adieu à la décence politique.

Et ce ne sont pas des nouveaux venus. Ce sont les mêmes. Ceux du CERAG.

Leur fameux « Cercle Égaré de Réactionnaires Appâtés par le Général« .

Les saboteurs en cravate. Les contestataires de couloirs.

Aujourd’hui, ils se parent du titre de réformateurs, mais ils ne réforment que leur rancune.

Ce qu’ils appellent « réforme » n’est qu’une stratégie de survie.

Une dernière pirouette avant l’oubli.

Une opération de communication sans colonne vertébrale.

Mais l’histoire n’a pas de place pour les contorsionnistes.

La lutte n’a pas de banc pour les passagers clandestins.

Et le peuple n’a pas de mémoire pour les traîtres sans courage.

Pendant qu’ils “avencent” dans l’ignorance, nous avançons dans la dignité.

Nous marchons avec ceux qui ont résisté quand il fallait.

Avec ceux qui ont pleuré leurs martyrs.

Avec ceux qui n’ont jamais tourné le dos à la vérité.

Il n’y aura pas de place pour eux dans la lumière.

 

Alpha Issagha Diallo

Témoin du réel, debout parmi les siens