Cette sortie n’est pas une réaction. C’est une purification. Une mise au point nécessaire dans une époque où se réclamer de l’UFDG est devenu une mode, une stratégie, un commerce d’image. « C’est devenu une mode de se réclamer de l’UFDG, car c’est payant », dit-il. Et il a raison.
Aujourd’hui, il suffit de s’inventer un passé de militant, de se faire photographier devant un siège fédéral, d’apparaître dans une réunion Zoom, pour devenir un « ancien cadre », un « stratégiste », un « militant historique ». Pendant ce temps, ceux qui ont réellement souffert, résisté, milité au prix de leur liberté ou de leur vie, restent debout, dignes, sans tambour ni trompette.
Fodé Oussou Fofana remet les pendules à l’heure : « Le temps et toutes les épreuves traversées ont permis de savoir qui est à l’UFDG pour servir, qui y fait escale pour se faire voir ». Voilà le nœud de l’affaire. Il y a ceux qui servent, et ceux qui se servent.
Les cooptés devenus ingrats
Prenons un exemple qu’il cite sans détour : « Safa Tounkara. Le parti l’a recruté des États-Unis pour aller le représenter à la CENI. Il n’a jamais été membre actif ni influent de l’UFDG ». Une main tendue, un geste de confiance. Résultat : une trahison en retour. Voilà comment des gens qui n’ont rien bâti croient pouvoir tout détruire, simplement parce qu’ils ont eu un strapontin provisoire sur le train de la lutte.
Les promus : à la discrétion du Président
« Militant ou pas, le Président choisit ses collaborateurs », rappelle-t-il. C’est une prérogative. Ce n’est pas un débat public. Ce n’est pas une élection. On ne consulte pas les tribunaux populaires de Facebook pour nommer un chargé de mission. Le Président décide, il assume. Et ceux qui ne comprennent pas cela n’ont jamais compris ce qu’est une organisation politique structurée.
Les divorcés : qu’ils partent dignement
« Lorsqu’on est exclu d’un parti, on ne peut plus parler de son fonctionnement ni prétendre diriger ses instances ». Là encore, la clarté est totale. Ceux qui ont quitté l’UFDG ou en ont été exclus doivent comprendre que le divorce implique la fin des droits conjugaux. On ne critique pas une maison qu’on a incendiée. On ne revient pas quémander une légitimité qu’on a perdue.
Le parti ne ploie pas. Il purge.
Fodé Oussou Fofana ne vide pas son sac. Il livre un constat. Une autopsie de la duplicité ambiante. Une vérité nue, sans fioriture. Oui, « tous ne pèsent pas lourd dans la balance ». Et c’est tant mieux. Il faut parfois se délester pour mieux avancer. Se purifier pour mieux combattre.
L’UFDG n’a pas besoin de figurants bruyants ni de transfuges revanchards. Elle a besoin de fidèles, de constants, de vrais.
Et tant que Cellou Dalein Diallo incarne cette force, ce ne sont pas les départs qui effraient, mais les trahisons qui éclairent.
Alpha Issagha Diallo
Militant — Témoin du réel